Les responsables de salons de bronzage de Drummondville refusent de jeter tout le blâme sur le bronzage artificiel jugé responsable des problèmes de la peau des jeunes. Ils estiment que la prévention et la sensibilisation sont de bien meilleures solutions que d’en interdire l’accès aux mineurs.
«Je ne crois pas que ce type de bronzage soit attribuable au cancer de la peau. Il y a plusieurs personnes qui ne fréquentent pas les salons et qui développent un mélanome parce qu’elles ont été trop fréquemment exposées au soleil, par exemple», a fait valoir Kim Sinclair, la responsable de Bronzage Laguna, un commerce situé à deux pas du Wal Mart.
Les commerçants s’entendent pour dire que tout est une question de jugement. La responsabilité de la prévention revient autant à eux qu’aux parents.
«Il y a de l’abus, c’est certain. Les employés des salons de bronzage ont un rôle à jouer là-dedans. Par exemple, ici, chaque client est au fait des risques que peut provoquer une fréquentation quotidienne d’un lit de bronzage. De plus, nous recommandons d’attendre 48 heures entre chaque rendez-vous», a expliqué Geneviève Beaudry, responsable du Salon de bronzage Elviva, en ajoutant que les clients ont maintenant à leur disposition une machine Mystic tan, une nouvelle technologie de bronzage par brumisateur, donc sans rayon ultraviolet.
«Nos machines sont très puissantes, donc nous recommandons fortement de demeurer un maximum de quatre minutes», a indiqué Mme Sinclair.
Par ailleurs, les propriétaires ne sont pas inquiets des répercussions qu’aura la nouvelle loi sur leur commerce.
«Nous avons beaucoup de jeunes sur l’heure du dîner, mais ils ont généralement plus de 17 ans, de dire Geneviève. Nous avons une politique qui stipule que les jeunes de 16 ans et moins doivent être accompagnés d’un adulte.»
«Notre principale clientèle représente des adultes de plus de 18 ans. Avec les bals de finissants qui arrivent à grands pas, nous avons un peu plus de jeunes, mais l’augmentation de l’achalandage n’est pas considérable. De toute façon, ils doivent être accompagnés d’un parent», a insisté Mme Sinclair.
Ces dernières ne sont pas en désaccord avec cette politique, mais craignent que certaines jeunes filles ne se présentent avec de fausses cartes.
«Ce serait de valeur d’en arriver là, a exprimé la responsable de Bronzage Laguna. À une époque où l’apparence physique est plus qu’importante, il y a des risques. En plus, depuis quelques années, nous assistons à un phénomène appelé tanorexie, une dépendance au bronzage.»
Amendes salées
Le projet de loi visant à interdire la fréquentation des salons de bronzage aux mineurs afin de prévenir les cancers de la peau a été déposé le 15 mai à l’Assemblée nationale.
Ainsi, les exploitants des salons n’auront plus le droit de faire de la publicité destinée aux moins de 18 ans en plus d’être contraints d’afficher l’interdiction prévue pour ces jeunes ainsi que les mises en garde sur les effets nocifs du bronzage artificiel.
Le projet de loi, qui devrait être adopté d’ici la fin de la session parlementaire à la mi-juin, prévoit des amendes de 500 $ à 15 000 $ pour les commerçants qui défieront l’interdit. Un jeune qui contreviendrait à cette politique serait quant à lui passible d’une amende de 100 $.
Après la Nouvelle-Écosse et la Colombie-Britannique, le Québec sera la 3e province à légiférer en ce sens.
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