L’église Sainte-Thérèse ne pourrait-elle pas devenir la nouvelle bibliothèque municipale de Drummondville?
La question mérite d’être posée alors que le conseil de fabrique de la paroisse de Saint-François d’Assise s’apprête, selon une rumeur persistante, à offrir l’église Sainte-Thérèse à la Ville de Drummondville pour une somme qui reste à déterminer.
L’idée de convertir des églises en bibliothèques n’est pas nouvelle. D’ailleurs, les autorités municipales avaient envisagé à un certain moment de déménager la bibliothèque Côme-Saint-Germain dans l’église Saint-Joseph, mais le coût de l’opération avait été considéré trop onéreux. N’empêche, une quinzaine de projets se sont concrétisés ou sont en voie de l’être au Québec. À Magog notamment, la transformation a particulièrement été bien réussie alors que la ministre de la Culture, Christine Saint-Pierre, lors de l’inauguration le 21 novembre dernier, l’a qualifiée «de la plus belle transformation patrimoniale au Québec». La municipalité a reçu une subvention de 4 millions $ sur un budget total de 10 millions $.
Un colloque s’est penché sur cette tendance
C’est dans ce contexte que, le 4 mai dernier, le Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ) a jugé bon de tenir un colloque intitulé: «Est-ce qu’une église peut devenir une bibliothèque du 21e siècle?»
Mis sur pied au milieu des années 1990, le CPRQ est une organisation à but non lucratif qui a pour mission, notamment, de soutenir et de promouvoir la conservation et la mise en valeur du patrimoine religieux. En partenariat avec le ministère de la Culture, il administre une série de mesures d’aides financières en vue de restaurer les églises du Québec. Le colloque, qui a rassemblé 150 personnes, visait à faire le point sur les expériences vécues et sur les tendances de convergence entre l’arrimage de bâtiments religieux en voie d’être abandonnés et des bibliothèques municipales en quête de nouveaux espaces.
Sur son site web, le CPRQ fait un retour sur ce colloque en expliquant, entre autres, que pour les églises d’après 1945, il est plus facile de mettre les édifices aux normes du code du bâtiment (ventilation, chauffage, capacité des charges, résistance aux secousses sismiques, etc) et donc à moindre coût. La pierre angulaire de l’église Sainte-Thérèse a été bénite le 21 août 1949. Côté subventions, l’affaire est intéressante: le réaménagement intérieur peut en effet être subventionné jusqu’à hauteur de 90% incluant le mobilier, les livres, les matériaux, la main-d’oeuvre et les architectes. Cette aide financière est accordée selon les programmes du ministère de la Culture du Québec, et ce sans tenir compte de l’avant ou l’après 1945.
Parmi les avantages, le colloque a retenu que la rénovation donne une nouvelle vocation à un lieu estimé de tous, met en place un réel lieu culturel phare dans la ville, revitalise le quartier choisi et peut jouir d’un stationnement existant. Il a également été mentionné la possibilité de transformer le sous-sol d’église en lieu de rencontre et même de spectacle: auditorium, salle polyvalente, coin garderie, bistro, café, locaux dédiés à des fondations ou groupes communautaires.
Côté négatif du portrait, il y a bien sûr le fait que l’idée d’une construction neuve est abandonnée pour longtemps, et que les travaux doivent tenir compte de la préservation des vitraux, du plancher à solidifier et de la construction d’une mezzanine autoportante.
Le terrain prévu pour ériger la nouvelle bibliothèque, celui de l’ancien garage Montplaisir sur la rue Lindsay, d’une superficie de 15 300 mètres carrés, a été acheté par la Ville de Drummondville au prix de 150 000 $. Le site doit faire l’objet de travaux de décontamination au coût de deux millions $, dont la moitié est subventionnée par Québec. Le coût de cette nouvelle bibliothèque a été estimé à environ 15 millions $.