Promotrice en immobilier, Magalie Houle a toujours eu la bosse des affaires. Son cheminement, amorcé au sein de l’entreprise familiale Les Bois-Francs Saint-Charles, s’est poursuivi dans divers secteurs d’activités, mais principalement dans le domaine de la construction. La Parole d’affaires trace un portrait de cette audacieuse femme d’affaires.
Copropriétaire de l’entreprise de promotion immobilière Développement Charlesmont, Magalie Houle, avec l’aide de son associée Sonia Gauthier, concrétise actuellement un projet de développement domiciliaire d’une envergure encore jamais vue à Drummondville nommé «Le Vigneron». Sur un terrain de 12 millions de pieds carrés (un kilomètre par un kilomètre), situé dans le quartier Saint-Philippe, seront construites plusieurs unités d’habitation dans un concept novateur. Mais avant d’en arriver à mettre sur pied de tels projets, cette visionnaire a évidemment fait ses classes.
L’année 1989 a marqué le début d’une grande aventure pour elle alors qu’à l’âge de 16 ans, elle joignait l’équipe de Bois-Francs Saint-Charles, une entreprise fondée la même année par son père.
«J’ai travaillé au sein de cette entreprise durant mes études», relate-t-elle.
En 1995, avant de démarrer officiellement sa carrière, Magalie Houle avait aussi mis sur pied une entreprise nommée Séchoirs MC, cette dernière, en plus de lui servir en matière d’expérience, constituait son projet de baccalauréat.
«J’avais créée cette entreprise avec ma sœur, Chantale (fondatrice de la compagnie Kéfiplant)», précise Mme Houle.
Après avoir fréquenté l’école de gestion montréalaise HEC et en être ressortie avec un BAA en entrepreneuriat sous le bras, Magalie Houle a gravi les échelons de l’entreprise familiale au point de devenir vice-présidente.
«J’ai tout appris chez Bois-Francs Saint-Charles, confie-t-elle. Avant que mon père vende l’entreprise, on comptait environ 200 employés. À un certain moment, je me suis surtout intéressée à la scierie et à tout ce qui concernait la production. Les connaissances acquises m’ont bien sûr aidée plus tard lorsque j’ai bifurqué dans le domaine de la construction : je savais de quoi je parlais!»
En effet, selon Mme Houle, les femmes doivent particulièrement démontrer leur savoir-faire et leurs connaissances avant d’avoir droit à la reconnaissance de leurs pairs masculins, beaucoup plus nombreux dans le monde la construction.
«En tant que femme, dans ce métier, c’est plus dur en commençant, mais après, ça va plus vite. Je suis d’avis que les femmes ont des façons de faire différentes des hommes. Pour ma part, les gars m’ont d’abord regardé avec un drôle d’air et j’ai dû démontrer que je connaissais bien mon métier. Cependant, lorsqu’ils ont constaté que j’étais compétente, la confiance s’est installée définitivement.»
C’est ainsi qu’en 2001, la jeune femme d’affaires a fondé sa propre entreprise, Magco.
«Magco a été une belle aventure. À l’époque où je dirigeais cette entreprise, j’ai notamment conçu le développement domiciliaire St-Andrew où j’ai aussi agi en tant qu’entrepreneur en construction. À ce dernier titre, j’ai aussi été présente dans le secteur Saint-Charles, plus précisément dans Les Bosquets Saint-François ainsi que Le Quartier», raconte Magalie Houle.
En 2008, la gestionnaire a décidé de vendre son entreprise et, en septembre de la même année, avec une associée, Sonia Gauthier, elle a fait l’acquisition de la compagnie Charlesmont.
Comme si ce n’était pas suffisant, en juin 2010, elle a fait l’acquisition de l’entreprise drummondvilloise Dupuis Décoration Flor Deco.
«J’ai procédé à cette acquisition avec d’autres associés, rappelle Mme Houle. Il s’agit d’une entreprise de Drummondville et je souhaitais poursuivre la tradition. Les anciens propriétaires travaillent d’ailleurs toujours pour la compagnie.»
L’une des grandes forces de Magalie Houle, de son propre aveu, est de savoir s’entourer.
«L’important est de s’entourer de plein de gens qui peuvent contribuer à faire avancer les projets, lance celle qui est également actionnaire dans le projet domiciliaire Le Quartier. J’ai la chance d’être bien entourée et de travailler avec des gens exceptionnels. J’ai aussi eu cette chance de tomber dans un milieu d’entrepreneurs alors que j’étais enfant.»
Mme Houle est une figure bien connue de la communauté d’affaires de la région en raison de son engagement au sein de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond, un organisme au sein duquel elle s’active depuis bon nombre d’années, notamment en siégeant au conseil d’administration.
Elle a aussi occupé un tel poste au sein de la Société de développement économique de Drummondville durant plusieurs années.
Philanthrope
Cette promotrice en immobilier ne pourrait pas évoluer sans redonner à sa communauté.
«La philanthropie est très importante pour moi. Je suis d’avis qu’il doit y avoir un retour d’ascenseur lorsque tout fonctionne bien. Pour cette raison, je m’implique beaucoup auprès de plusieurs organismes de la région, notamment la Fondation Sainte-Croix. Tout ce qui a un lien avec les enfants me touche particulièrement», laisse entendre celle qui gravira bientôt le Kilimandjaro afin d’amasser des fonds pour la Fondation Sainte-Croix.
«J’ai envie d’être un exemple pour mes enfants», fait-elle valoir.
Travail-famille
Concernant la conciliation travail-famille, cette mère de trois jeunes enfants (3, 4 et 5 ans) affirme arriver à tout faire dans le bonheur.
«En tant que propriétaire d’une entreprise, j’ai la liberté de créer mes horaires et de les moduler à ma convenance. Il est important de trouver un équilibre entre la vie professionnelle et les enfants, se dit d’avis la femme d’affaires. En ce qui me concerne, j’emmène parfois mes enfants avec moi dans certaines activités liées à mon travail. Cela leur permet en même temps de voir ce que je fais et d’en discuter si ils le désirent.»
En raison du jeune âge de ses enfants, il serait très prématuré d’affirmer que la relève est assurée, mais disons que Magalie Houle n’hésite pas à fournir à sa progéniture toutes les cartes nécessaires à cette option!