Depuis un certain temps, les intervenants professionnels de Jeunesse, J’écoute ont noté une augmentation des appels provenant de garçons préoccupés par leur image corporelle.
L’image corporelle est un sujet que l’on associe souvent aux filles mais qui affecte aussi bien les garçons. Quelques 25 % des garçons consultés lors d’une étude disaient faire l’objet de moqueries de leurs pairs à cause de leur poids. Si on tient compte des moqueries venant d’un membre de la famille à la maison, le pourcentage s’élève à 16.
« Quand un parent dit à son enfant qu’il est beau, il l’entend, mais l’oublie rapidement. Mais quand il lui dit qu’il est laid, il ne l’oublie jamais ! » remarque Cheryl-Lynn Roberts, intervenante professionnelle chez Jeunesse, J’écoute.
Pourquoi en parler?
L’insatisfaction corporelle chez les jeunes peut mener à des problèmes de santé physique et mentale- dont l’obésité et les troubles alimentaires- à l’âge adulte. À l’opposé, l’acceptation de soi est associée à une meilleure santé physique et mentale, incluant le maintien d’un poids santé tout au long de la vie. En reconnaissant les qualités morales et les réalisations de leurs enfants, les parents contribuent à leur enseigner que ce qui compte vraiment ce n’est ni la grosseur, la silhouette ou le poids.
– Du 5 au 11 février se tient la Semaine nationale de sensibilisation aux troubles alimentaires.
– Selon un sondage mené en 2003 auprès d’adolescents du secondaire, 30 % des filles et 25 % des garçons disaient faire l’objet de moqueries à l’école en raison de leur poids. Ce phénomène est aussi présent à la maison où 29 % des filles et 16 % des garçons déclarent avoir subi les moqueries d’un membre de la famille pour les mêmes raisons.
– Près de la moitié des adolescentes et le tiers des adolescents essaient de contrôler leur poids à l’aide de méthodes néfastes pour la santé, telles l’omission de repas, la prise de laxatifs et le tabagisme. Ce comportement s’observe surtout chez ceux dont le poids est élevé ou qui ont un excès de poids.
– Au cours d’une étude menée en 2002, 4 % des garçons de secondaire 3 et 4 avouaient avoir recours à des stéroïdes anabolisants, ce qui démontre que les hommes sont aussi préoccupés par leur physique que les femmes et qu’ils peuvent tous deux tenter de transformer leur corps.
– Plus de 2 % des appels et des messages reçus par Jeunesse, J’écoute portent sur la santé physique. – La santé mentale, sujet auquel les troubles alimentaires sont liés, représente 30 % des appels et des messages reçus par Jeunesse, J’écoute.
Ce que disent nos experts
« Les parents doivent aider leurs enfants à se sentir confiants, estime Cheryl-Lynn. Les jeunes devraient savoir que la beauté peut être définie de bien des manières et qu’on trouve des gens de toutes les formes et de toutes les grosseurs. À l’adolescence, il peut être difficile de s’ajuster aux changements physiologiques qui se produisent dans notre corps, et il est normal de se sentir inconfortable. »
Ce que peuvent faire les parents
• Donner le bon exemple. Lorsqu’ils suivent des régimes ou montrent qu’ils sont insatisfaits de leur poids, les parents peuvent envoyer un message négatif à leurs enfants. Quand les parents se sentent bien dans leur corps, leurs enfants ont plus de facilité à s’accepter et à aimer leur image corporelle.
• Se concentrer sur la santé plutôt que le poids. Nous avons tous un physique différent. Il est possible d’être en santé quel que soit notre poids. L’important est d’offrir une alimentation saine et diversifiée aux jeunes et leur donner l’occasion de faire de l’activité physique. Le reste se fera naturellement.
• Lorsque leurs jeunes pratiquent un sport, les parents peuvent parler aux entraîneurs, professeurs d’éducation physique afin de savoir quel genre de message est véhiculé sur l’image corporelle, l’alimentation et l’exercice.
À propos de Jeunesse, J’écoute
Jeunesse, J’écoute est le chef de fil pancanadien en matière de consultation par téléphone et en ligne destinée aux jeunes. Le service est gratuit, anonyme et confidentiel. Les intervenants sont des professionnels disponibles à toute heure du jour ou de la nuit, 365 jours par année, afin d’aider les jeunes âgés de cinq à 20 ans, quelle que soit la gravité de leur problème. En tant qu’organisme caritatif, Jeunesse, J’écoute ne reçoit aucune subvention gouvernementale de base, et dépend du soutien de particuliers, des communautés et d’entreprises pour garantir la survie de ce service essentiel.