Le règlement municipal interdisant aux déneigeurs privés de stationner leur tracteur sur leur terrain, qui date de 1998, aurait besoin d’être rafraîchi, selon Pierre Fréchette, qui gagne sa vie à ouvrir les cours de ses clients.
« Comme quelques autres déneigeurs, j’ai reçu au début du mois de janvier une lettre de la Ville nous obligeant à enlever nos machines d’hiver dans la cour arrière de nos propriétés pour aller les stationner dans un parc dans le quartier industriel. Pour un travailleur comme moi, ça n’a pas de sens d’aller virer à plusieurs kilomètres de chez moi pour y laisser mon tracteur à neige et retourner le chercher le lendemain matin », a-t-il expliqué au journal L’Express, découragé d’assister à l’application soudaine de ce règlement après 11 ans de travail sans problème.
Une plainte a été déposée à la Ville à l’endroit de M. Fréchette qui a reçu la visite d’une inspectrice. « S’il n’y avait pas eu de plainte, l’affaire en serait restée là et tout continuerait comme avant. Mais là, l’inspectrice a vu ma machine dans ma cour, elle a fait le tour dans mon secteur et des lettres ont été envoyées à moi et à d’autres collègues pour que, tout d’un coup, nous respections le fameux règlement », a précisé le commerçant.
Renseignement pris, un règlement municipal, adopté le 10 mars 1998, interdit en effet le stationnement de « véhicules outils » dans les zones résidentielles. Selon Michel Desrosiers, directeur du Service permis et inspection à la Ville de Drummondville, le règlement visait à l’époque à solutionner deux problèmes.
« Il y avait beaucoup trop d’autobus scolaires stationnés sur les terrains privés et, deuxièmement, il y avait trop souvent de nombreux tracteurs stationnés sur un seul et même terrain. Les voisins n’aimaient pas le bruit que ça faisait quand les véhicules démarraient tôt le matin. La Ville a dû réagir. Aujourd’hui, le problème des autobus scolaires est définitivement réglé. En ce qui concerne les déneigeurs, on ne voit plus plusieurs tracteurs stationnés sur un même terrain. Le fait d’en avoir un seul dans le fond d’une cour a été toléré. Mais dès qu’il y a une plainte, le règlement doit être appliqué. D’après moi, un travailleur qui n’a qu’un seul véhicule à stationner pourrait entreprendre une démarche pour que le règlement soit modifié. Le conseil municipal serait alors appelé à se pencher sur la question », a avancé M. Desrosiers.
M. Fréchette se dit en effet intéressé à proposer un amendement pour qu’il soit permis de stationner un tracteur sur un terrain privé. « Il me semble que ce serait un bon compromis. Car, il n’est pas logique, selon moi, de conduire ma voiture durant plusieurs kilomètres dans une tempête de neige et revenir avec mon tracteur en empruntant les rues où je retarderais la circulation. Ce n’est pas très écologique quand on y pense. Pouvoir stationner mon tracteur chez moi, ou celui de mon employé chez lui, c’est aussi beaucoup plus sécuritaire. Je le sais, je me suis fait voler un tracteur l’an dernier ».