L’enquête préliminaire de Stéphane Benoit, accusé de conduite dangereuse ayant causé la mort de trois personnes lorsque sa camionnette a embouti leur voiture immobilisée sur la route 122, à Saint-Edmond-de-Grantham, en juin dernier, a permis d’entendre des témoins experts, hier et aujourd’hui, au palais de justice de Drummondville, où la cause se poursuivra le 22 février.
Le premier témoin entendu, Andy Joyal, passager à bord de la camionnette de Stéphane Benoît, est venu donner sa version des faits devant le Tribunal présidé par la juge Marie-Josée Ménard. Une ordonnance de non-publication, prononcée par la juge à la suggestion de la Couronne et de la défense, interdit de révéler la teneur de la preuve présentée en Cour.
L’accusé, présent et entouré de ses proches, a été très attentif à chacun des témoignages. Tour à tour, différents spécialistes policiers en reconstitution de scènes d’accidents ont expliqué leurs rôles et raconté le fil des événements qui ont coûté la vie à trois jeunes de 21, 22 et 26 ans, soit, Philip Croteau, de Saint-Pie-de-Bagot, David Morrisson, de Sorel-Tracy et François Labossière, de Saint-Ours. Benoit, 37 ans, fait également face à une accusation de conduite dangereuse ayant causé des lésions corporelles à Antoine Croteau, le frère de Philip.
Les faits reprochés ont eu lieu le 19 juin dernier. Vers 4 heures du matin, le conducteur de la camionnette Dodge, Stéphane Benoit, et son copain Andy Joyal circulent sur la 122, direction ouest. Pour une raison indéterminée, Benoit ne peut éviter la voiture, une Volkswagen Golf, immobilisée sur le côté de la route mais pas complètement sur l’accotement. Une partie du véhicule, sur une largeur de 92 centimètres, se trouve sur la voie publique. La raison de cet arrêt n’a pas encore été expliquée.
Plusieurs questions sont restées en suspens : y avait-il du brouillard ? Les clignotants fonctionnaient-ils ? Y a-t-il eu une seconde d’inattention de la part du conducteur ? La procureure Vicky Smith et l’avocat de la défense Marc-Antoine Carette, travaillant avec Me Kevin Downs, ont interrogé et contre-interrogé les témoins, dont Mario Langelier, enquêteur de la Sûreté du Québec, qui a déposé un document vidéo percutant.
Des membres des familles des victimes étaient également dans la salle d’audience. Martine Blanchet, la mère de David, était accompagnée de sa fille Annick. « Tout ça est difficile à entendre, mais il faut que la justice suive son cours », a confié Mme Blanchet. « Je n’en veux pas au jeune Benoit, il aura trois morts sur sa conscience toute sa vie. Je tiens à être ici, je viens de Québec, car je veux me faire ma propre opinion et non pas me fier sur des qu’en-dira-t-on. J’espère que ce procès passera le message aux jeunes que la route ce n’est pas à prendre à la légère », a-t-elle ajouté.
D’autres témoins seront entendus le 22 février, toujours devant la juge Marie-Josée Ménard.