Les efforts de la Couronne pour faire reconnaître Michel Péloquin comme un délinquant dangereux, nécessitant une peine d’emprisonnement d’une durée indéterminée, se poursuivront demain devant la juge Marie-Josée Ménard au palais de justice de Drummondville.
Péloquin, un Drummondvillois de 51 ans, a reconnu en mars 2010 sa culpabilité à une accusation d’agression sexuelle (par acte criminel), mais, dans le processus visant à établir la sentence, Me Vicky Smith, au nom du ministère public, tient d’abord à ce qu’il soit déclaré délinquant dangereux, en raison de nombreux antécédents dont quatre dossiers de même nature.
Cet après-midi, un des témoins experts, Tiziana Costi, psychologue à l’Institut Pinel à Montréal, qui s’est penché sur le cas Péloquin durant une trentaine d’heures, incluant une série de cinq entretiens, est venue dire à la Cour que l’individu représente « un risque très élevé en matière de récidive sexuelle », selon l’expression qu’elle a employée.
« Il a été incarcéré quatre fois au pénitencier et, d’après mon évaluation, il ne comprend pas la gravité de ses actes. Il a tendance à minimiser. Il a des limites intellectuelles, des carences interpersonnelles et un manque de contrôle de ses pulsions. Il se voit comme quelqu’un qui n’est pas dangereux. Il a peu de relations stables. Il a eu des problèmes de toxicomanie et des problèmes d’emploi », a indiqué la psychologue tout en faisant remarquer que Michel Péloquin était analphabète.
Mme Costi a souligné à plusieurs reprises qu’il représente un haut risque de récidive.
L’avocate de la défense, Me Catherine Levasseur, a fait ressortir le fait que la psychologue laissait entrevoir une alternative voulant que Michel Péloquin pourrait à la limite être déclaré délinquant à contrôler, et non pas délinquant dangereux.
Les représentations des deux procureures auront lieu demain, mais il n’est pas certain que la juge Ménard prendra sa décision sur le banc.