Intronisé depuis 1990 au Temple de la renommée de l’Institut international des sciences et de la technologie de Pittsburgh qui ne regroupait que 56 personnalités à travers le monde au moment où il a été le premier Canadien à y accéder, c’était quasi un incontournable pour Fernand Roger de mériter semblable niche dans la ville où il a réalisé la majorité de ses accomplissements professionnels et sociaux.
Ce sera fait officiellement le lundi 30 janvier prochain, lors du traditionnel coquetel des Bâtisseurs de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond, alors que M. Roger deviendra la 23e personnalité de chez nous à mériter ce titre et à accéder du coup au Temple de la renommée des affaires.
C’est à l’occasion d’une conférence de presse, mardi avant-midi, à l’Hôtel et suites Le Dauphin où loge incidemment ce Temple de la renommée, que Benoît Villeneuve et Luc Gaudreau, respectivement président et vice-président de l’organisme, ont fait part de cette nomination en présence du principal intéressé.
Outre les autres autorités de la CCID, des membres de la famille et des proches du 23e bâtisseur tant au plan du travail que de ses engagements sociaux ont assisté à l’annonce de cette belle marque de reconnaissance, même pour celui qui y est habitué, si l’on s’en remet à sa feuille de route.
Pourtant, M. Roger a confié d’entrée de jeu qu’il a été surpris que la CCID lui décerne un tel honneur, et ce, en étant bien au fait de la valeur des femmes et des hommes qui ont déjà trouvé place dans ce club sélect des bâtisseurs du Drummondville moderne.
Carrière exceptionnelle
La carrière professionnelle de ce Drummondvillois est exceptionnelle, comme l’ont bien résumé MM Villeneuve et Gaudreau lors de la présentation de celui qui a été à la fois un audacieux entrepreneur doublé d’un homme d’affaires averti.
Tout le monde le connaît pour avoir été en 1973 avec Fernand Dumas et Yvon Forest, le cofondateur de Dessins Drummond, entreprise qui, en 1976, a donné naissance au premier magazine d’architecture au Québec «Plans de maison du Québec».
Ce magazine a non seulement fait des petits jusqu’aux États-Unis (International Home Plans), mais a contribué à propulser la petite entreprise drummondvilloise du début au sommet d’une popularité dépassant les frontières du Québec.
Pour illustrer cette progression, les ténors de la CCID ont rappelé que de 1986 à 1995, en l’espace de 9 ans donc, quelque 10 succursales de Dessins Drummond ont été ouvertes dans plusieurs villes du Québec.
Lorsqu’en 2002, il a cédé les rênes de l’entreprise à sa fille Marie-France et à son gendre, Yves Carignan, Fernand Roger estime que son entreprise avait vendu à ce moment-là quelque 100 000 plans de maison à travers tout le Québec et à l’extérieur, certes un accomplissement digne d’un bâtisseur en devenir.
Ce précurseur est fier de dire que depuis son départ, Dessins Drummond continue sa progression avec sa vingtaine de bureaux sur tout le territoire québécois; d’autant plus que de plus en plus de transactions s’effectuent maintenant via le site Internet au siège social de l’entreprise, toujours à Drummondville, au 2950, boulevard Lemire.
Outre les succès retentissants de l’entreprise Dessins Drummond et du magazine Plans de maison du Québec, le 23e Bâtisseur de la CCID a également fait sa marque en mettant sur pied Technojob, une entreprise spécialisée dans le placement de main-d’œuvre technique et d’ingénieurs.
M. Roger a également beaucoup fait pour sa profession, entre autres, en ayant fondé l’Association des technologues conseil en bâtiment du Québec, ce qui l’a amené à agir comme responsable de la révision de la loi couvrant les règles d’architecture au Québec.
Histoire
Encore aujourd’hui, personne n’en sera surpris, Fernand Roger est appelé à prononcer des conférences sur l’architecture résidentielle québécoise, et ce, en plus d’accepter de s’impliquer à fond auprès d’organismes de la région, particulièrement ceux ayant un lien avec notre histoire. C’est le cas, entre autres, du Moulin à laine d’Ulverton où il s’est donné à fond de train depuis 1988 pour la mise à niveau et la revalorisation de ce rare vestige aussi bien conservé de l’industrie textile, ayant pourtant été florissante dans notre région et à travers le Québec jusqu’à il n’y a pas si longtemps encore. Le 23e Bâtisseur, qui a eu la générosité de laisser les précieuses archives à la Société d’histoire de Drummond, n’a pu s’empêcher de joindre les rangs du même organisme pour contribuer à donner un coup de barre administratif après y avoir décelé des failles. Aujourd’hui, celui qui en préside les destinées est fier de dire que la SHD est devenu un centre d’archives agréé par Bibliothèque et archives nationales du Québec. Dans tout son cheminement, tant au plan professionnel que de l’action bénévole, M. Roger a insisté pour dire que rien de tout ce que l’on veut lui attribuer comme mérite n’aurait été possible sans le concours d’une équipe. Malgré tout, l’apport exceptionnel de Fernand Roger à sa profession ou dans sa communauté n’est passé inaperçu, d’où les nombreuses reconnaissances à son palmarès. Au plan professionnel, par exemple, outre son intronisation au prestigieux Temple de la renommée de l’Institut international des sciences et de la technologie, il revendique également le titre de Technologue de l’année au Québec (1988) et un premier prix canadien (1989), le "National achievement award", remis parmi les 71 000 membres au pays. En 2003, il a reçu le Grand prix du mérite du Conseil professionnel du Québec, et ce, en reconnaissance de sa contribution exemplaire au développement de sa profession. Les succès professionnels de Fernand Roger ont eu des échos dans sa communauté cette année là car la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond lui a décerné le prix de la «Personnalité du mois» et a consacré Dessins Drummond à titre d’Entreprise de service de l’année. Plus récemment encore, la Caisse Desjardins de Drummondville lui a remis le prix de Grand Bénévole de l’année pour son implication dans le milieu social drummondvillois, alors que la Société Saint-Jean-baptiste-du-Centre-du-Québec lui décernait le prix Lionel Groulx pour sa contribution exceptionnelle comme bénévole, particulièrement à la Société d’histoire. Le lundi 30 janvier 2012, M. Roger accédera au Temple de la renommée de sa ville. Lors de ce coquetel de la CCID, il aura l’occasion de raconter les faits saillants de sa brillante carrière comme entrepreneur certifié «pur drummondvillois», selon l’expression proposée par Luc Gaudreau. M. Roger pourra probablement expliquer comment, après avoir étudié en ajustage mécanique à Drummondville et en technique de dessin d’outillage à Montréal, on l’a retrouvé par la suite à faire des plans de maison. Cela mérite explication car on peut dire que sans ce changement de cap, les quartiers résidentiels de plusieurs villes du Québec n’auraient pas le même coup d’œil.