Luc junior Lavoie, 23 ans, a été accusé de meurtre au deuxième degré cet après-midi au palais de justice de Drummondville en rapport avec la mort de Maxime Fausse, tué à coups de couteaux vendredi soir dernier dans un appartement de la 105e avenue.
L’avocat de la défense, Me François Lafrenière, a pu obtenir, avec le consentement de la Couronne, que son client subisse une évaluation psychiatrique d’ici le 9 décembre, date de sa prochaine comparution fixée par le juge Lassonde. Il restera détenu d’ici là à la prison Talbot à Sherbrooke.
Une dizaine de membres de la famille de Maxime Fausse ont assisté à la comparution. Maxime Fausse a été poignardé à au moins quatre reprises vendredi soir, vers 19 heures, lors d’une soirée entre amis. Il a trouvé la force de se traîner jusqu’à la Boucherie Germain Dubé, de la rue Saint-Aimé, située à environ 150 mètres de chez lui. Il est finalement décédé des suites de ses blessures au centre hospitalier de Trois-Rivières.
Son père Serge Fausse ne comprend pas tout ce qui a pu arriver à son fils. «Des policiers sont venus me voir à 2h30 de la nuit pour me dire qu’il était arrivé quelque chose de grave à mon fils et qu’il était entre la vie et la mort. Je suis monté tout de suite à Trois-Rivières. Son décès a été constaté durant la journée de samedi. Je ne sais pas exactement ce qui est arrivé. Je sais qu’il y a deux témoins mais je ne connais pas leurs noms. Ce genre de choses-là, ça ne se fait pas. Mon fils ne l’avait vu que deux ou trois fois avant. On m’a dit que l’accusé est ceinture noire de karaté… et il a pris un couteau pour attaquer», a-t-il confié à L’Express au sortir de la salle d’audience.
Plus tôt le matin, des membres de la famille de la victime étaient assis côte-à-côte dans la grande salle d’attente au palais de justice en attendant la comparution. «C’est inhumain», s’est exclamée les larmes aux yeux Caroline Ménard, la tante de Maxime Fausse, qui disait tout haut ce que ses proches pensaient en silence. Assise aux côtés de sa sœur Doris, la mère de Maxime, Mme Ménard, a raconté qu’elle est allée sur les lieux de l’agression. «J’ai vu le massacre. C’est atroce. Un être humain normal ne peut faire quelque chose comme ça», a-t-elle lancé en parlant des traces laissées dans l’appartement où vivait son neveu sur la 105e avenue.
Richard Dubé, qui travaillait vendredi soir à la Boucherie, a vu entrer la victime qui saignait abondamment et il a aussitôt contacté le 911. «Je connais bien ces deux jeunes. L’un comme l’autre sont des clients réguliers ici car ils sont quasiment voisins. Ils se sont toujours conduits normalement». Selon M. Dubé, un témoin, du même âge, est arrivé aussitôt derrière la victime. «Il m’a dit qu’il venait de recevoir quatre coups de couteaux. Les enquêteurs l’ont interrogé à titre de témoin de la scène. Les enquêteurs de la Sûreté du Québec ont fermé mon commerce et sont restés une bonne partie de la nuit afin d’analyser l’endroit. Tout est filmé ici. Ils sont donc repartis avec les vidéos», a indiqué M. Dubé, en ajoutant que le quartier est généralement tranquille».
Toutefois, le bruit courait dans le quartier ce matin à l’effet que l’accusé était peut-être légèrement déficient, mais rien n’a évidemment été confirmé en ce sens. D’autres ont soutenu qu’une histoire de fille serait à l’origine de la chicane entre les deux jeunes.