Jonathan Fillion flirte avec l’arbitrage professionnel

Fraîchement diplômé de l’école d’arbitrage la plus réputée dans le monde du baseball professionnel, le Drummondvillois Jonathan Fillion pourrait bientôt faire le saut dans la Ligue Can-Am.

Arbitrant au sein des circuits de baseball junior et senior élites québécois depuis plusieurs années, Jonathan Fillion vient de vivre une expérience unique en suivant une formation d’une semaine au sein de l’Académie d’arbitrage professionnel de Jim Evans, à Tucson, en Arizona. Ayant arbitré dans la Ligue majeure de baseball de 1971 à 1999, Jim Evans dirige aujourd’hui cette école campée en plein cœur du complexe d’entraînement des White Sox de Chicago. Au fil des ans, seulement sept arbitres québécois y ont décroché un diplôme.

«Ce qui m’a le plus frappé à l’école de Jim Evans, c’est à quel point tout était organisé au quart de tour. On a été très bien accueillis. On même reçu une formation d’un arbitre actif, Jim Reynolds», raconte Jonathan Fillion.

En Arizona, les élèves de l’Académie de Jim Evans ont appris comment réagir dans diverses situations pouvant survenir pendant un match de baseball.

«Par exemple, on a appris où tracer la ligne de tolérance quand nos décisions sont contestées. C’était un sujet particulièrement intéressant pour moi, car je suis justement reconnu pour avoir une trop grande zone de tolérance. Il faut dire que le baseball est le seul sport où le fait de critiquer une décision de l’arbitre fait partie intégrante du spectacle. Par exemple, un entraîneur peut chercher à fouetter son équipe en faisant une sortie contre l’arbitre. On comprend cet aspect du jeu et il y a d’ailleurs un respect qui s’installe avec les années», témoigne Jonathan Fillion.

Âgé de seulement 28 ans, Jonathan Fillion rejoint ainsi un groupe sélect de quatre arbitres professionnels œuvrant au Québec.

«En obtenant le statut d’arbitre professionnel, nos services vont devenir recherchés. Si une équipe de la Ligue Can-Am vient s’établir à Montréal ou à Trois-Rivières au cours des prochaines années, ce qui semble de plus en plus plausible, on espère recevoir un appel. Ce serait un rêve d’arbitrer à ce niveau», laisse entendre Jonathan Fillion, qui compte déjà trois championnats canadiens à son palmarès d’arbitre.

À l’issue de cette formation, Jonathan Fillion a été sélectionné afin d’arbitrer des parties des Séries mondiales de baseball mineur. Cette compétition regroupera les meilleurs joueurs de moins de 19 ans, en juillet 2012, à San Diego.

Passionné par le sport national des Américains depuis son plus jeune âge, d’abord en tant que joueur, Jonathan Fillion s’est ensuite impliqué dans cette discipline en tant que marqueur. Rapidement, il a gravi les échelons, étant proclamé marqueur majeur de l’année au Québec en 2003. Le jeune homme a par ailleurs vécu un rêve en marquant deux parties des Expos (2002 et 2003) et des rencontres lors du championnat du monde de baseball junior tenu à Sherbrooke, en 2002.

«Après avoir atteint le sommet en tant que marqueur, je recherchais un nouveau défi. L’arbitrage m’intéressait beaucoup, alors j’ai commencé en bas de l’échelle. Je viens maintenant de réaliser un rêve en obtenant ma carte professionnelle», témoigne Jonathan Fillion, qui a lui-même défrayé les frais relatifs à cette formation.

«Ce qui me passionne le plus dans le métier d’arbitre, c’est le moment où je dois rendre une décision sur le vif, partage-t-il encore. Il n’y a pas de meilleur sentiment que de trancher sur un jeu très serré. Bien sûr, on commet parfois des erreurs, mais notre rôle est d’en faire le moins possible. L’arbitre doit avoir le moins d’influence possible sur le déroulement du match. Après tout, ce n’est pas nous qui donnons le spectacle : ce sont les joueurs.»

Partager cet article