Le «Gala Mode Fashion», qui a eu lieu les 23, 24 et 25 septembre à l’Hôtel Universel Best Western, n’a pas fini de faire couler de l’encre alors que la Sureté du Québec doit composer avec des plaintes croisées, tant de la part de la chanteuse et maintenant femme d’affaires, Nathalie Simard, que de Sylvain Delorme, l’initiateur de l’événement qui a attiré des centaines de personnes.
De fait, Sylvain Delorme a déposé une plainte à la Sûreté du Québec et réclame de connaître tous les revenus et dépenses liés à l’événement dont les bénéfices doivent être versés à l’association «Emmanuel, l’Amour qui sauve».
Environ 1600 billets à 35 $ ont été vendus pour les quatre représentations de ce spectacle mode.
M. Delorme, coiffeur professionnel et chanteur à ses heures, a tenu une conférence de presse vendredi durant laquelle il a prétendu avoir été écarté de l’organisation de l’événement. Il estime aussi qu’on lui doit de l’argent et que l’association n’a pas touché toutes les sommes qu’elle aurait dues.
Durant sa rencontre avec les médias, il a raconté avoir fait parvenir plusieurs mises en demeure à Nathalie Simard et à son conjoint Lévis Guay, qui sont restées sans réponse. Dans son communiqué de presse, il écrit souhaiter obtenir ces réponses «afin d’évaluer la somme qui sera remise à la cause Emmanuel et afin de régulariser tous les dus aux créanciers».
Père adoptif de cinq enfants, dont deux sont handicapés, il dit avoir contribué à diverses campagnes de financement en faveur de ces enfants et affirme «ne jamais avoir eu de problème comme ça».
«J’ai signé un contrat avec le Best Western pour tenir ces spectacles mais il a été annulé sans que je sois mis au courant, au profit d’un nouveau contrat cette fois signé par Nathalie Simard et son conjoint Lévis Guay. En fait, ils ont pris le contrôle de l’affaire», a-t-il prétendu.
Ainsi, M. Delorme s’interroge : «où est passé l’argent?». Il demande à tous les créanciers de se manifester en communiquant au 819-314-0935 afin que toutes les informations soient remises à la SQ.
Dans l’une des mises en demeure, M. Delorme réclame une somme de 14 550 $ découlant d’une entente qui, selon lui, lui aurait accordé un montant de 15 $ pour chacun des 960 billets vendus pour les deux représentations supplémentaires du dimanche 25 septembre.
Association Emmanuel
Mise au fait de la situation, Catherine Desrosiers, responsable de l’Association Emmanuel, a assuré qu’il n’est pas possible pour le moment de préciser le montant des recettes «parce que nous n’avons pas fini de comptabiliser le tout. La Fondation n’était pas responsable de la distribution des billets. Les dépenses ont été prises en charge par Nathalie Simard et Lévis Guay», dit-elle.
Sur son site Web, l’association précise aussi : «M. Delorme avait réalisé plusieurs démarches avant d’en avoir fait part à notre directrice et donc bien avant d’avoir obtenu l’autorisation de notre conseil d’administration. Compte tenu de l’avancement des démarches entreprises et du risque limité que présentait une telle aventure, nous avons dû approuver, a posteriori, son projet et soutenir sa réalisation».
«M. Delorme s’est donc chargé de l’organisation, du partenariat qu’il a lui-même négocié avec Mme Nathalie Simard et son agent, de la distribution et la ventes des billets, de même que la recherche de commandites», peut-on lire aussi sur le site Web.
Du côté de la populaire chanteuse, Lévis Guay a déclaré, jeudi dernier, lors d’un entretien téléphonique, que lui et Nathalie Simard ont aussi déposé une plainte à la SQ contre Sylvain Delorme afin qu’il remette l’argent des billets qu’il a lui-même vendus.
«L’enquête de la Sûreté du Québec est pas mal avancée et lorsqu’elle sera terminée, le montant des recettes sera alors dévoilé. Quant au contrat qu’il prétend avoir signé, c’est de la foutaise. Il n’était pas autorisé à agir de la sorte. Je ne sais pas à quoi il joue», a déclaré M. Guay.
Enfin, notons que Sylvain Delorme aurait envoyé une autre mise en demeure à René Simard, qu’il somme de dévoiler le montant du cachet qui lui a été versé pour les deux représentations auxquelles il a participé le dimanche 25 septembre.
Basée à Drummondville, l’association «Emmanuel, l’Amour qui sauve» regroupe plus de 200 familles membres dispersées à travers le Québec. Parmi ces membres, on retrouve une centaine de familles en attente d’adoption ou ayant adopté à ce jour près de 300 enfants avec diverses incapacités.