Ô surprise! Les coûts de la décontamination du terrain prévu pour accueillir la future bibliothèque de Drummondville ne seront pas de 600 000 $, tels qu’anticipés, mais vont plutôt friser les 2 millions $. Ces chiffres, comme l’a appris L’Express, ont fait sursauter le conseil municipal.
Le directeur général Claude Proulx a confirmé les conclusions révélées récemment dans un rapport d’une firme d’ingénieurs. «Ça va en effet friser les 2 millions $, mais il faut savoir qu’il y a des subventions disponibles pour ce type de travail, notamment dans le cadre du programme ClimatSol du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. Ce qui fait que, au bout du compte, la contribution de la Ville pourrait osciller autour de 600 000 $. Nous attendons des réponses à ce sujet et il ne fait pas de doute que ce projet de décontamination s’inscrit parfaitement dans le programme ClimatSol».
Ce terrain pour la future bibliothèque, que la Ville a acheté au prix de 150 000 $, est situé entre la rue Lindsay et l’arrière du magasin Maxi en formant un L jusqu’à la rue Des Forges. Les utilisateurs de ce coin de terre au fil des dernières décennies ont été nombreux et pas toujours écologiques, à commencer par une entreprise de ferrailles où s’étaient amoncelés des détritus dommageables à long terme pour l’environnement.
«La Ville a tenté depuis au moins 20 ans de faire arriver quelque chose sur ce terrain, mais rien n’a levé. Il s’agit pourtant d’un terrain stratégiquement bien situé dans le secteur du centre-ville», a expliqué M. Proulx. «C’est à la Ville de prendre en charge le nettoyage de ce terrain, autrement il n’y aura jamais rien. C’est un secteur qu’il faut restructurer dans le but d’exploiter cet espace urbain important».
Quant au projet proprement dit de la future bibliothèque, il faudra patienter encore plusieurs années avant que les Drummondvillois soient en mesure de bouquiner dans ce nouvel édifice. «Il aurait été formidable que le nouveau bâtiment soit inauguré par Mme Ruest Jutras avant son départ de la vie politique en 2013. Ce sera impossible. Même pour le 200e anniversaire de Drummondville, ce sera très serré», s’est dit d’avis le conseiller municipal Yves Grondin, qui pilote ce dossier depuis un bon bout de temps. Il faut en effet prévoir des mois pour les travaux de décontamination, près d’un an pour le concours d’architecture et une période aussi longue pour la construction, sans compter les délais liés à la bureaucratie gouvernementale.
Et l’actuelle bibliothèque ?
En attendant, la bibliothèque municipale Côme-Saint-Germain de la rue Des Écoles craque de partout. Il est depuis longtemps évident qu’elle ne suffit plus aux besoins des usagers. Il a été donné de remarquer l’an dernier que des chaudières avaient été placées ici et là sur le plancher pour recevoir les gouttes d’eau provenant du plafond.
«Nous avions fait réparer une partie de la toiture, mais c’est une autre section qui a coulé. C’est pathétique cette histoire», de reconnaître le DG de la Ville. «Nous faisons les travaux au minimum, sachant bien que la bibliothèque est appelée à quitter ces lieux. Le plancher a été arrangé sans y mettre des dépenses déraisonnables. Disons que les dépenses sont suffisantes, mais, pour tout dire, on ne fait présentement qu’étirer la sauce».
À propos de ClimatSol, il est intéressant de savoir que ce «programme d’aide à la réhabilitation de terrains contaminés situés dans les municipalités du Québec» est doté d’une enveloppe budgétaire globale de 60 millions de dollars qui prendra fin le 31 mars 2015. Cette enveloppe est répartie comme suit : 25 millions $ pour la Ville de Montréal; 15 millions $ pour la Ville de Québec; et 20 millions $ pour les autres municipalités du Québec. Le coût maximal de l’aide financière pour un projet donné est de 1 million de dollars.