Construit de 1957 à 1962, long de six kilomètres, le pont le plus fréquenté au Canada est l’objet de joute politique partisane malsaine. Cet état de fait est-il le reflet de l’état actuel de nos politiciens canadiens, ou seulement de maladresses d’un ministre?
Depuis 2006
En 2006, les conservateurs ont pris le pouvoir, et dans la même année, la firme d’ingénieurs-conseils Génivar déposa un rapport sur l’état en décrépitude avancé du pont Champlain. En novembre 2007, la firme Dessau publia à son tour un rapport assez alarmant. Selon la firme d’ingénieurs, certains éléments du pont étaient en condition de médiocre à critique. Dont les poutres de soutien. Depuis, un autre rapport obtenu par la société Radio-Canada confirme que les structures du pont se détériorent très rapidement. Principalement au niveau des poutres et des chevêtres sur lesquels reposent les poutres.
En 2011
Pas plus tard qu’en mars dernier, la firme Delcan a aussi fait un rapport au gouvernement du Canada. Ce rapport rendu public le 13 juillet révèle plusieurs choses intéressantes dont le ministre Lebel ne voulait pas que les citoyens payeurs soient au courant. En premier, selon Delcan, la durée de vie utile et souhaitable du pont est de dix ans. Maintenir le pont pendant encore quinze ans serait, selon Delcan, extrêmement onéreux, voire exorbitant. Au-delà de quinze ans, il est préférable pour les gouvernements de ne pas y penser. En deuxième, la firme suggère d’envisager la construction prochaine d’un nouveau pont, et non d’attendre à sa fin de vie utile, soit en 2020, car la différence du montant à débourser sera énorme.
En 2006, la firme Génivar avait, elle aussi, suggéré, voire fortement recommandé d’entreprendre la construction d’un nouveau pont le plus vite possible.
Les politiques nuisent à l’économique
Régulièrement, les politiques gouvernementales, pilotées par nos politiciens, nuisent à l’économie plutôt que d’aider au développement. Les infrastructures routières en sont de beaux exemples. N’importe quelle région du Québec a connu des périodes d’attente de 25 ans pour enfin réaliser un bout de route que les politiciens promettaient d’élection en élection.
Cette stratégie ne peut s’appliquer avec le pont Champlain. Mais tout de même, depuis 2006 que les conservateurs savent que le remplacement du pont n’est pas une option, mais une nécessité, et depuis, rien.
Le retard du début des travaux coûte très cher à la région de Montréal, mais aussi à l’ensemble de la province. Certains experts ont même affirmé dans les médias que 70 % de la marchandise transportée par camion de la province transite par le pont.
Les rapports parus décrivent bien le fait que chaque semaine, chaque mois, chaque année de retard a un coût énorme économiquement.
Conclusion
C’est assez le cafouillage et les mensonges, monsieur le ministre Lebel. Pensez aux familles, aux travailleurs, aux commerçants, aux PME, aux camionneurs, et au Québec. Faites votre devoir, et vite. Annoncez la construction d’un nouveau pont.