Auteure : Huguette Desmarais-Foisy
Après sa fondation en 1815, Drummondville a connu des débuts difficiles.
Le canton de Grantham fut officiellement constitué en 1800, mais ses premiers habitants n’occupèrent la région qu’à partir de 1815. Ceux-ci se recrutaient surtout dans les rangs de soldats démobilisés revenant au pays après le conflit anglo-américain de 1812. Une grande partie du canton fut ainsi cédée au major-général George Frederick Heriot et à ses soldats.
Les débuts furent plutôt timides; de 500 qu’elle était en 1816, la population n’atteignait pas 1500 personnes au début du XXè siècle et gravitait autour de 2500 vers 1914. Un feu ravagea la majeure partie du village en juin 1826. Dix années de durs labeurs se voyaient ainsi anéanties en l’espace de quelques heures, obligeant les colons à tout rebâtir. Le nombre de familles résidentes chuta drastiquement, passant de 375 en 1889 à 210 en 1902.Certaines manufactures fermèrent leurs portes, gonflant les rangs des chômeurs et forçant ces derniers à gagner la Nouvelle-Angleterre qui leur offrait de meilleures perspectives d’emplois. De plus, deux incendies majeurs frappèrent distinctement, à une année d’intervalle, le presbytère et l’église St-Frédéric. Il fallut attendre cinq ans pour assister aux premiers travaux de reconstruction.
Avec la nouvelle église renaissait l’espoir d’un avenir meilleur et les projets ne se firent pas attendre. Les rues Lindsay, Hériot et le boulevard Mercure furent rallongés vers le «village du moulin», en 1908 et l’année suivante on pavait le premier trottoir cimenté à Drummondville. C’est également à cette époque que la ville accueillit ses premières voitures. Toutefois, la ville ne reprit son élan qu’après 1915, partiellement à cause de la construction du barrage. La poussée décisive lui fut néanmoins donnée par l’implantation de l’usine La Poudrière (Aetna Chemical Company) en 1915 qui, bien qu’étant sujette aux aléas de la guerre, eut un effet d’entraînement en poussant de nombreuses industries déjà existantes à se développer, et en incitant de nouvelles à s’établir dans la région.
Deux autres épreuves allaient contribuer à la création de l’hôpital Ste-Croix. D’abord une explosion survenue en 1916 à l’usine de poudre à canon La Poudrière et ensuite la grippe espagnole qui coûta la vie à plus de 150 drummondvillois en 1918. Dans les deux cas, les effectifs locaux furent insuffisants et les victimes furent transportées dans des lieux plus sûrs.