La Société protectrice des animaux de Drummondville (SPAD) débutera incessamment le plus grand projet de sa jeune histoire. En raison de la croissance démographique et d’une nouvelle entente signée avec la MRC des Maskoutains, ce refuge pour animaux abandonnés doublera sous peu sa superficie en plus de se doter d’une salle de chirurgie. Plus de 375 000 $ seront consacrés à cette initiative qui permettra, en bout de ligne, de sauver davantage de chats et de chiens.
Fondée en février 2000 à la suite d’un besoin criant, la SPAD accueille chaque année plus de 4000 petits animaux. C’est pratiquement trois fois plus que lors de son ouverture.
«Notre mandat au départ était de couvrir l’ensemble de la Ville de Drummondville. Au fil des ans, nous avons signé des ententes avec plusieurs municipalités de sorte que nous nous chargeons actuellement toute la MRC de Drummond. Puis, le 1er avril dernier, nous avons conclu une entente avec la région de Saint-Hyacinthe où nous ouvrirons très bientôt un point de service. Il sera géré par l’équipe de Drummondville et plusieurs animaux seront transportés jusqu’à notre refuge», explique-t-il.
Afin de répondre à cette demande, la SPAD créera jusqu’à cinq nouveaux emplois et bonifiera sa capacité d’hébergement. Elle souhaite être en mesure de loger 125 chiens et 225 chats. Actuellement, le refuge est en mesure d’offrir un toit uniquement à 50 représentants de la race canine et à 80 félins.
Pour rendre leur séjour un tantinet plus agréable, une aire de jeux pour chats sera créée à l’intérieur du bâtiment alors qu’un enclos avec jouets pour chiens sera aménagé à l’extérieur.
«Cela permettra aussi aux gens de voir les animaux en action avant de les adopter. Ils auront assurément une meilleure idée de leur comportement», ajoute M. Labonté, en espérant que la SPAD devienne une référence pour les autres refuges du Québec.
Parallèlement aux travaux d’agrandissement et à l’achat de plusieurs cages, la SPAD investira la coquette somme de 50 000 $ pour aménager une salle de chirurgie. Un vétérinaire sera aussi embauché à raison de trois jours par semaine.
«Le but de cette salle est de stériliser tous les animaux qui nous seront confiés. Donc, à partir de l’automne, tous les animaux que nous vendrons seront stérilisés. Cela contribuera à réduire le nombre d’euthanasie», explique le directeur de cet organisme à but non lucratif.
En cas d’urgence, cette salle pourra être utilisée pour des chirurgies mineures, lesquelles permettront notamment de stabiliser un animal en détresse avant son transport vers une clinique plus complète.
Euthanasie
Malgré toute sa bonne volonté, la SPAD est contrainte de procéder à plusieurs euthanasies chaque année. Son directeur général rappelle aux propriétaires d’animaux l’importance de bien évaluer cette décision d’acquérir un chat ou un chien.
«Entre les mois de juin et d’août, nous accueillons des centaines d’animaux, d’une part parce qu’il s’agit de la période de mise bas et, d’autre part, parce que plusieurs propriétaires déménagent et ne peuvent garder leurs animaux de compagnie dans leur nouveau logement. S’occuper d’un animal constitue un "contrat" à long terme», rappelle Philippe Labonté.
Environ le tiers des animaux se retrouvant au refuge sont adoptés par des familles. Les autres, malheureusement, rencontrent la fatalité.
«Lorsque nous prenons la décision d’euthanasier un animal, c’est généralement pour des raisons de santé, de mauvais comportement ou d’un manque de renseignements. Pour éviter des coûts minimes, certaines gens préfèrent nous dire qu’ils ont trouvé un animal plutôt que de révéler qu’ils en sont propriétaires. Cela fait en sorte que nous ne connaissons pas son état de santé et que nous ne bénéficions pas d’informations primordiales, comme son comportement en présence d’un enfant», a fait savoir M. Labonté, en précisant qu’il ne coûte que 10 $ pour léguer un animal à ce service de dernier recours.
Fait important à signaler, toutes les euthanasies réalisées à la SPAD sont confiées à un vétérinaire. Avant de procéder à l’injection finale, ce dernier s’assure d’endormir les animaux.
«Les euthanasies nous coûtent une fortune chaque année, mais nous tenons à ce qu’elles soient réalisées par un spécialiste en médecine vétérinaire», insiste le directeur général.
Il va sans dire que les méthodes utilisées par la SPAD sont de toutes autres natures que celles présentées dans un récent reportage de Radio-Canada en lien avec le refuge Berger Blanc. L’issue est bel et bien la même, mais la méthode, plus humaine, en quelque sorte.