Saint-Lucien, jadis un paradis pour les chasseurs et les pêcheurs

Saint-Lucien, jadis un paradis pour les chasseurs et les pêcheurs

Auteure : Yolande Allard

À l’époque de la colonisation du territoire maintenant connu sous le nom de «Municipalité de Saint-Lucien», la pêche et la chasse étaient des activités de survivance. En effet, la faune des forêts et des rivières constituait, avant tout, une source essentielle de nourriture pour ces courageux défricheurs isolés de toutes sources d’approvisionnement.

Dans les eaux plus ou moins profondes des deux rivières baignant les côtes de Saint-Lucien – la Saint-François au sud et la Nicolet au nord – on pêchait l’achigan, le doré, la barbotte, la perchaude et le crapet-soleil. On profitait des rares moments de loisir pour aller jeter une ligne ou lever la ligne dormante laquelle livrait en quantité du brochet et de la carpe. Alors que les nuits obscures et sans vent se prêtaient à la pêche au flambeau où l’on harponnait, au dard ou à la foène, les plus belles prises d’esturgeon.

En ce qui concerne les cervidés, leur grand nombre est confirmé dans le récit historique du notaire Saint-Amant : «Le territoire occupé par cette paroisse (Saint-Lucien) a été, jusqu’à ces derniers temps, considéré comme un vrai paradis pour les chasseurs de chevreuils. Ces tueries en bloc ont presque complètement anéanti ce gibier dont on ne rencontre que de rares spécimens aujourd’hui (1932)». Selon la même source, dans les limites de Saint-Lucien, vers 1845, Cyrille Brassard aurait abattu un orignal de 2 m 40, pesant entre 450 et 550 kg.

Enfin, la présence de plusieurs espèces d’animaux à fourrure est rapportée, entre autres, dans le recensement de 1871 alors qu’Edward Brown déclarait avoir piégé 3 visons et 15 renards, tandis que Félix Hénaire inscrivait 5 rats musqués, 5 visons, 2 loutres, 2 martres, 2 renards et 2 ours. Le printemps venu, les fermiers-trappeurs allaient vendre ou échanger leurs plus belles fourrures dans les comptoirs de traite.

En ce début du deuxième millénaire, le territoire de Saint-Lucien est-il encore aussi giboyeux, ses cours d’eau aussi poissonneux? Un secret bien gardé des chasseurs et des pêcheurs qui s’adonnent maintenant à ces activités pour le plaisir et non par nécessité.

Vous les reconnaissez?

Reconnaissez-vous l’une ou l’autre des personnes apparaissant sur cette photo? Le Tir-au-Coq organisé par le curé Henri Martin vous rappelle-t-il des souvenirs? Si oui, communiquez avec la Société d’histoire de Drummond, 819-474-2318 / archives@histoire-drummond.qc.ca.

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