Auteure : Élaine Bérubé
Si quelques petites formations musicales animent déjà les rassemblements à Drummondville, le premier quart du 20e siècle est marqué d’un effort d’organisation des loisirs pour satisfaire les besoins de la population grandissante. La vie culturelle se transforme rapidement et naissent alors fanfare, orchestres et chorales d’amateurs et de professionnels.
Le 30 janvier 1903, quelques hommes dits « anciens instrumentistes » décident d’organiser une fanfare. Ils se réunissent chez Napoléon Garceau, avocat et propriétaire du journal La Justice, qui lui, s’engage à leur fournir un local de répétition. Ce n’est toutefois qu’en 1914 que la ville officialise son corps musical en vue des fêtes du centenaire. Monsieur Alexandre Mercure alors à la tête de l’hôtel de ville ne pouvait envisager qu’un tel événement ait lieu sans corps musical officiel. À l’époque, la majorité des villes et municipalités sont dotées d’harmonies, souvent liées aux brigades de pompiers, de gendarmerie ou de miliciens, et sont des symboles patriotiques. En rythmant les défilés d’événements et en multipliant les prestations en plein air, la fanfare est de plus en plus populaire à Drummondville. D’abord dirigée par Léon Ringuet, puis par Raphaël Nolet, elle contribue à la fois au divertissement et au développement d’un sentiment d’appartenance pour les citoyens.
L’importance des partenaires et donateurs
Toutefois, sans l’appui de ses nombreux partenaires, l’Harmonie de Drummondville n’aurait pu obtenir autant de succès. D’ailleurs, le 27 mars 1903 paraît un billet dans La Justice remerciant les généreux donateurs ayant permis l’achat d’instruments. Y figurent les noms de H. Vassal, A. Mercure, E. Lafontaine, J. A. Bissonnette, Lamarre et Gagné, J. A. Bousquet, F. X. Lemaire, Arthur Gauthier, J. E. Plante, D. Boucher, E. L. Lajoie, J. A. Gosselin,E. N. Pepin, C. H. Millar, A. Robillard, J. Magee, Paul Généreux, Joseph Couture, E. Vincent, O. Leclerc, W. Beauchemin, M. Rivard, P. E. Robillard, N. Peltier, G.A. Drouin, S. Montplaisir, A. Patenaude, Jos. Lemire, W. Lajoie, Ludger Lafontaine, J.R. Brillon.
Pour sa part, le Conseil de ville versera longtemps un montant annuel appréciable tout comme l’Union Saint-Joseph, fier commanditaire, permettant ainsi de financer les concerts hebdomadaires et l’achat des uniformes.
En 1930, les Filles d’Isabelle participent activement à la campagne de financement et« invitent cordialement les dames et demoiselles de la ville qui désireraient leur prêter main-forte à se rendre, tous les mardis soir et jeudis après-midi, à leur salle de couture située dans l’édifice Pelletier, rue Hériot ». Chacun s’efforce de promouvoir et de donner au mouvement social de divertissement.