Carlos Alberto Ortega Moyano a comparu lundi après-midi devant la juge Marie-Josée Ménard, au palais de justice de Drummondville. Cet homme de 40 ans est accusé d’avoir causé la mort de Yaneth Hernandez Constanza Gallego, le matin du 12 mars 2011, commettant ainsi un meurtre au premier degré.
Plusieurs proches de la victime et de l’accusé, issus de la communauté colombienne de Saint-Hyacinthe, étaient présents pour suivre le déroulement de cette comparution qui comptait, à distance, sur l’aide d’une interprète judiciaire afin de traduire les propos en espagnol.
Dans la salle d’audience, l’émotion était palpable, surtout lorsque le nom de la victime a été prononcé.
Toutefois, aucune animosité entre les deux groupes n’a été observée. «Les Colombiens s’en remettent beaucoup à Dieu. On Lui demande qu’il nous donne du calme dans cette épreuve», a confié une dame présente.
Elle sortait d’une maison pour femmes violentées
Peu avant cette tragédie, la victime aurait séjourné dans une maison d’hébergement pour femmes violentées. Voilà pourquoi cette femme de 29 ans se trouvait dernièrement à Drummondville.
Selon Evelin Marcela, sa défunte belle-sœur s’est fait tuer alors qu’elle sortait de l’église de la Pentecôte, située au coin du boulevard Lemire et de la rue Marchand, à Drummondville. «Elle était allée prier», soutient-elle.
Ensuite, elle devait rencontrer son conjoint pour qu’il prenne avec lui leurs enfants, une fille et un garçon respectivement âgés de 5 ans et 3 ans.
C’est sous le regard des deux jeunes que M. Moyano aurait alors poignardé son ex-conjointe. Le décès de la mère de famille a été constaté à l’hôpital Sainte-Croix.
Le dossier a aussitôt été remis à la section des crimes majeurs de la Sûreté du Québec. Toujours sous détention, l’accusé doit se présenter de nouveau au palais de justice de Drummondville ce mercredi 16 mars 2011.
Le drame conjugal aurait-il pu être évité?
Même s’il semblait serein, un membre de la famille de Mme Gallego, Juan Pablo Obando, qualifiait la situation de difficile, lundi.
Arrivé au Québec depuis 8 ans, sa famille et lui avaient hébergé pendant 7 jours la victime, son conjoint et leurs deux jeunes enfants lorsqu’ils ont quitté la Colombie pour immigrer à Saint-Hyacinthe.
M. Obando avait eu connaissance que la relation conjugale était tendue entre ces deux réfugiés, notamment depuis qu’ils avaient élu domicile à Saint-Hyacinthe. «Mais on se disait que c’était peut-être l’adaptation…», laisse-t-il tomber.
C’est avec désolation qu’il a appris le décès de Mme Gallego. Il avance cependant que plusieurs familles colombiennes se portent volontaires pour prendre en charge les deux enfants, qui se trouvent sous la responsabilité de la DPJ actuellement.
Ayant le mandat de faire la lumière sur les causes et circonstances de ce meurtre, le coroner Yvon Garneau entend formuler des recommandations pour prévenir d’autres drames semblables.
Ce dernier confirme que l’autopsie du corps a été pratiquée par les pathologistes du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de Montréal.
Est-ce que cette mort très violente aurait pu être évitée? Quelles sont les mesures qui avaient été prises pour la protection de la victime avant le drame? Voilà autant de questions que le coroner tentera d’élucider.