Jeudi matin, Produits Disque Améric s’est placée sous la loi sur la faillite, si bien que l’entreprise a cédé ses biens à ses créanciers. La suite des événements n’est malheureusement plus entre ses mains, mais celles du syndic.
Les quelque 75 employés qui avaient repris du service depuis les Fêtes chez Produits Disque Améric ont été convoqués à une rencontre à huis clos qui s’est déroulée au Quality suite de Drummondville en fin d’après-midi, jeudi.
Des employés ont accepté de partager à L’Express le fruit de cette réunion au cours de laquelle le président Louis-Roch Langlois a d’abord pris la parole devant les employés.
Il a commencé par dire que cette journée était spéciale. Il était conscient que plusieurs d’entre eux avaient passé une vingtaine d’années à travailler ensemble et que c’était peut-être la dernière fois qu’ils se trouvaient tous réunis au même endroit.
Suivant l’annonce de la faillite, la quasi-totalité des employés est restée silencieuse. Ils comprenaient alors qu’il n’y avait plus d’espoir… ou si peu.
Des investisseurs seraient toujours intéressés par les projets au niveau du microplacage, du placage micro-fluidique, du moulage de pièces de plastique pour le solaire et les L.E.D., mais que le financement n’était malheureusement pas arrivé à temps.
La production sera-t-elle transférée à Montréal?
Il faut savoir que Disque Améric détient une proportion importante des actions de l’un des plus importants fabricants de CD et de DVD au Québec, Disques RSB, en plus d’être en partie propriétaire de Produits Disque Améric.
C’est pourquoi RSB pourrait hériter d’équipements qui lui permettraient d’aller de l’avant dans des projets qu’il entretient depuis belle lurette avec Disque Améric. Les discussions à ce sujet seraient toujours d’actualité.
«Chose certaine, c’est un vœu cher à Claude Raymond, président de Disque Améric, depuis plusieurs années, de concentrer la production québécoise de CD et de DVD en un seul et unique endroit, et donc d’arriver à une entente entre les différents producteurs québécois (à l’époque Produits Disque Améric, RSB et Zanin Media) pour arriver à un genre de fusion entre les trois producteurs», a mis en contexte un employé.
Ce transfert d’activités potentiel fait planer plusieurs interrogations. Ces compagnies embaucheraient-elles de nouveaux employés? Les activités seraient-elles concentrées au même endroit que RSB, c’est-à-dire Montréal? Pour l’instant, ces questions demeurent sans réponse.
À l’exception d’un commentaire d’insatisfaction portant sur le paiement des vacances, cette réunion s’est déroulée dans la cordialité.
M. Langlois et Réal Lévesque, vice-président aux opérations, en ont profité pour féliciter les employés pour leur travail de la dernière année. Ces derniers restent convaincus que leur expertise développée chez Disque Améric et Produits Disque Améric les suivra toute leur vie et les aidera à se trouver de nouveaux emplois. Ils ont salué la façon dont ils se sont adaptés, surtout durant la dernière année.
La rencontre s’est finalement terminée au son des applaudissements pour toutes ces belles années que les membres de l’équipe ont partagées ensemble.
Les employés seront éventuellement contactés par le syndic de faillite pour aller chercher leurs affaires personnelles à l’usine de la rue Canadien, à Drummondville.
Entre-temps, le député de Drummond à l’Assemblée nationale, Yves-François Blanchet, multiplie les appels afin de tenter une ultime relance auprès de ses contacts dans l’industrie en vue de sauver les emplois.
-En bref…
Disque Améric avait vu le jour en 1987. Durant sa période prospère, au début des années 1990, l’entreprise employait quelque 1000 travailleurs. Pour éviter la faillite, il y a un an, l’entreprise avait transféré ses actifs et oeuvrait sous le nom de Produits Disque Améric.