Régime de retraite des politiciens du Québec

Régime de retraite des politiciens du Québec
Martin Michaud

Au Québec, depuis deux ans, les politiciens et les dirigeants haut salariés des sociétés d‘État sont scrutés à la loupe pour les motifs suivants : des salaires exorbitants, dans certains cas, et surtout de lucratifs avantages accompagnant cette fonction comme les primes, les bonis et une retraite dorée.

Dernière découverte : régime de retraite des politiciens du Québec

Malgré mon antipathie pour les politiciens, je crois qu’il serait important de mettre certains faits en perspective avant de crier au scandale.

Des arguments dans les deux sens

Les politiciens, en général, travaillent deux fois plus que tout travailleur salarié. De plus, une fois élus, ils ne sont pas assurés de conserver leur travail, quatre ans plus tard.

Qu’est-ce qui force donc un citoyen à devenir politicien? La personne qui se présente comme candidat à une élection le fait en pleine conscience des risques. Rares sont ceux qui se présentent pour les couleurs d’un parti politique sans en connaître la ‘joute’.

Un constat s’impose

Ma dernière chronique portait sur le fait que les politiciens administrent au lieu de gouverner. Il faudrait donc adapter leur rémunération et avantages de la fonction dans ce cadre.

Mes propositions de changements :

Les politiciens administrent mal, mais ils administrent. Ils ont une vue à court terme plutôt qu’à long terme. Or le salaire de député est moyen, à court terme, et très généreux à long terme avec le plan de retraite.

Pour rétablir le tout équitablement, autant pour eux que pour les contribuables, je propose de procéder à l’inverse. Augmentons leur rémunération pendant qu’ils sont en poste, donc à court terme, et diminuons leur plan de pension qui est sur du long terme. De meilleurs salaires attireront peut-être encore de meilleurs candidats.

De plus, cessons de leur donner des primes de séparation. Les politiciens sont conscients qu’un jour ils quitteront d’eux-mêmes ou en perdant une élection. Les contribuables n’ont pas à payer pour le départ d’un politicien qu’il soit volontaire ou non.

Les chiffres

Pour le salaire

Je propose une augmentation de salaire de 50% immédiatement, ce qui leur donnera environ 150 000$ par année. Pendant qu’ils sont en fonction, conservons les autres formes de rémunération au même niveau : allocations de dépenses, primes pour participation sur les commissions parlementaires et le reste des avantages.

Pour la retraite

Plutôt que d’avoir droit d’amasser 4% du salaire par année et pouvoir ainsi bénéficier d’une pension équivalente à 100% du salaire après 25 ans de service, limitons le seuil à 3% et à un maximum de 75% du salaire après 25 ans. Ce changement équivaudra aux meilleurs plans de pension que les salariés peuvent obtenir dans notre société, ni plus ni moins.

Pour les primes de séparation

Arrêtons cela immédiatement! L’argument des députés selon lequel il est difficile de se trouver un travail après la vie parlementaire ne tient pas la route. La majorité des députés préparent leur sortie et assurent leurs arrières. Plusieurs encaissent la prime, se payent de belles vacances et occupent ensuite la fonction déjà négociée avant leurs vacances.

Pour ceux qui ont vraiment besoin de reclassement, je propose un chômage amélioré, avec 60% du salaire pendant 18 mois. Après le délai, l’ex-parlementaire fera comme les autres citoyens et acceptera un travail moins rémunérateur tout en améliorant son curriculum vitae, le temps de retrouver le travail qui lui convient.

Conclusion

Il faut rétablir l’égalité entre la fonction exigeante d’un politicien et la capacité de payer de l’État supportée par les citoyens si souvent ignorée par les politiciens lors de leur séjour en tant que parlementaire. Je pense que mes propositions ramèneraient les pendules à l’heure.

Exemples d’allocations de transition versées dans les derniers mois*

-Pauline Marois (démission en 2006 réélue novembre 2007): environ 150 000$

-Monique Jérôme-Forget (démission mars 2009) : 146 000$

-Jean-Marc Fournier (démission avant les élections de 2008) : 145 000$

-Benoît Pelletier (démission avant les élections de 2008) : 145 000$

-Michel Bissonnet (démission en 2008) : 141 000$

-Louise Harel (démission avant les élections de 2008) : 135 000$

-Mario Dumont (démission après les élections en mars 2009) : 129 000$

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