Accueillant présentement quelque 360 détenus, le pénitencier à sécurité moyenne qu’est l’Établissement Drummond est appelé à voir sa population carcérale augmenter dans un avenir rapproché, et ce, en vertu de la Loi sur l’adéquation de la peine promulguée en février 2010.
Les responsables aux communications au sein du Service correctionnel du Canada (SCC) ne peuvent toutefois pas spécifier le nombre de détenus additionnels qu’il devra héberger.
«La Loi sur l’adéquation de la peine élimine le crédit de «deux jours pour un» accordé pour le temps passé dans un établissement de détention sous responsabilité provinciale. Un examen soigné de la loi nous donne à croire qu’elle entraînera pour le Service correctionnel du Canada (SCC) une augmentation du nombre de délinquants que nous recevrons dans l’ensemble des pénitenciers fédéraux du Canada, soit quelque 3400 délinquants de plus au cours des trois prochaines années», explique Jean-Yves Roy, gestionnaire aux communications au SCC.
Le nombre de cellules en occupation double augmentera et plus de 2700 places seront ajoutées dans les pénitenciers canadiens afin de tenir compte de l’accroissement de la population carcérale.
Actuellement, environ 10,7 % des détenus sont placés dans des cellules se prêtant à la double occupation.
«Nous sommes également en train d’élaborer un plan à long terme qui tient compte du fait que nous devons remplacer certains pénitenciers qui servent depuis de nombreuses décennies et qui, bien qu’ils aient résisté au passage du temps, ne satisfont plus aux exigences d’un système correctionnel moderne», spécifie M. Roy.
Dans la foulée des besoins croissants en matière de pénitencier, soulignons qu’un projet visant à construire un établissement carcéral dans le but d’héberger 400 détenus dans la région du Saguenay a récemment présenté au ministre canadien de la Sécurité publique, Vic Toews.
Double défi
Les responsables font face à un double défi. En plus d’agrandir les installations, les responsables ont le mandat d’augmenter le nombre de programmes correctionnels qui sont au cœur de la réinsertion sociale en toute sécurité des délinquants qui retournent dans les collectivités du pays. Dans ce contexte, un nombre important d’emplois seront créés.
Il est question de postes d’agents de correction, d’agents de libération conditionnelle, d’agents de programmes, de professionnels de la santé et d’employés de divers services de soutien.
Selon les prévisions, la Loi sur l’adéquation de la peine et du crime devrait coûter environ 2 milliards $ sur une période de cinq ans, en commençant par l’année financière 2009-2010.