Grâce au parcours unique de Ninon Delude, qui témoigne de son amour de la famille, de la terre et des animaux, la Fédération des agricultrices du Québec a honoré cette mère de 12 enfants lors de la dernière soirée Saturne qui s’est tenue au Best Western Universel. À cette occasion, la Germainoise a reçu le titre d’agricultrice de passion 2010 pour l’ensemble du Québec.
À l’aube de la cinquantaine, Ninon Delude gère avec son mari, Pierre Labonté, une ferme de Saint-Germain-de-Grantham qui se consacre à l’élevage de veaux de grains ainsi qu’à la grande culture biologique.
Ayant grandi à Lefebvre dans une famille de «gentlemen-farmers», l’agriculture a toujours fait partie de sa vie.
Aussitôt que son âge l’a permis, elle a commencé à travailler à l’étable. «Je faisais le train avant d’aller à l’école», explique-t-elle.
À 12 ans, elle conduisait régulièrement sa mère au village avec les chevaux, un animal qu’elle affectionne beaucoup, encore aujourd’hui.
Après avoir rencontré l’homme de sa vie et donné naissance à leur premier enfant, Mme Delude a quitté son emploi chez Boijoli, à Wickham, où elle assurait la gestion de 250 truies.
Elle a alors fondé sa famille composée de 12 enfants, qui sont maintenant âgés de 7 à 26 ans, et ce, tout en s’investissant dans la ferme qui appartient à la famille Labonté depuis trois générations.
Son cheminement illustre donc comment le mot passion prend tout son sens.
Entourée des enfants et des animaux
Mme Delude apprécie le travail d’agricultrice parce qu’il lui permet d’effectuer des tâches variées et de profiter des grands espaces, entourée de ses enfants.
«Je les ai toujours amenés avec moi à l’étable. Pour moi, c’était tout à fait naturel», poursuit-elle.
Une promenade à la ferme suffit pour repérer les signes de leur présence. Parmi la dizaine de chevaux qui appartient à la famille, certains d’entre eux sont coiffés de tresses qui sont l’œuvre, bien sûr, des enfants.
De toute évidence, cette mère de famille est fière de sa progéniture. «Les plus vieux font leur chemin. Ils sont bien placés dans la vie», communique-t-elle.
La plupart ont réussi ou mijotent des projets de formation bien à eux. Parmi les enfants, on compte déjà une vétérinaire, une policière, un soudeur. L’une d’entre eux a étudié en technique équine. D’autres envisagent prendre la relève de la ferme.
Cette femme dynamique a peut-être donné l’exemple, elle qui a suivi des cours de perfectionnement, que ce soit en comptabilité ou en gestion et exploitation d’une entreprise agricole.
La reconnaissance que lui a décernée la Fédération des agricultrices du Québec l’encourage dont à continuer, malgré les périodes d’incertitude.
Il faut dire que la ferme familiale détient aujourd’hui des assises plus solides, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Depuis que son mari en a fait l’acquisition, il y a 30 ans, l’entreprise agricole a changé à maintes reprises de vocations.
Présentement, elle élève plus de 1000 veaux de grains par année, avec un taux de mortalité qui fait constamment des progrès. De plus, leur grande culture a récemment pris un tournant biologique, qui a positionné l’entreprise dans un créneau d’avenir.
Au terme du prix qui a été récemment attribué à Mme Delude, une personne proche lui a exprimé son admiration. À son avis, cette dame incarne la générosité et la passion au quotidien… et si la terre est belle, c’est à cause de femmes comme elle.