Auteur : Yolande Allard
C’est la pleine occupation du sol du village Saint-Joseph qui justifie, en 1936, l’érection municipale de Saint-Jean-Baptiste. Les statistiques de 1937 indiquent la présence de 387 personnes seulement. Ce n’est, cependant, que partie remise. En effet, grâce à un service d’autobus qui fait la liaison avec la Canadian Celanese et la Drummondville Cotton à tous les quarts de travail, le village Saint-Jean-Baptiste absorbe sa large part des nouveaux ménages qui affluent à Drummondville au cours des deux décennies suivantes. En 1955, sa population s’élève au-delà de 4 000 personnes, repoussant sa frontière habitée jusqu’à la 17e avenue.
C’est aussi une raison économique qui attire les familles ouvrières dans ce quartier à l’origine dépourvu de toutes commodités « urbaines » qu’ils ne pourraient se procurer sans l’accroissement d’une dette municipale difficile à supporter. Le taux de taxes générales y est de beaucoup inférieur à celui de la ville centre. À titre d’exemple, en 1942; le taux imposé à Saint-Jean-Baptiste est de 1,00 $ alors qu’il s’élève à 2,10 $ à Drummondville.
Les activités commerciales se concentrent sur la rue Saint-Damase et la rue Saint-Laurent. Les établissements sont nombreux et diversifiés. L’alimentation, la quincaillerie, l’ameublement et les services personnels sont les mieux représentés. Quelques petits ateliers ont vu le jour çà et là sur l’ensemble du territoire, alors qu’un noyau d’industries de plus grande envergure occupe un vaste quadrilatère en bordure de la voie du Canadian Pacific, au sud de la 18e avenue.
L’érection canonique de Saint-Jean-Baptiste survient en 1947. La paroisse est confiée au curé Georges Lauzière et son vicaire Pierre De Montigny. Ils habitent un loyer de la 12e avenue durant la construction du presbytère alors que le culte s’exerce durant huit mois en l’église Saint-Joseph.
Le gouvernement municipal de Saint-Jean-Baptiste sera de courte durée. Il débute en 1936 et se termine en 1955, à la suite à son annexion à Drummondville, au même moment que ville Saint-Joseph ainsi que le territoire où s’élèvent la Canadian Celanese et les maisons du square.