Une entreprise de Trois-Rivières, MFR, a déposé le 5 octobre dernier une plainte auprès du ministère des Affaires municipales parce qu’elle juge que la Ville de Drummondville ne s’est pas montrée équitable dans le processus d’appel d’offres visant l’exécution des travaux pour la fourniture et l’installation de la piscine préfabriquée au Centre multisport.
Venant à échéance le 22 septembre, l’appel d’offres a convaincu seulement deux entreprises québécoises à déposer des soumissions. La première, la compagnie MFR de Trois-Rivières, a proposé l’installation d’une piscine de marque Natare au coût de 1 137 164 $. La deuxième, l’entreprise Nordmec basée à Tremblant, a offert au gérant de construction mandaté par la Ville (Verreault inc.) d’installer une piscine de marque Myrta au coût de 1 336 280 $.
Lors de la séance régulière du conseil municipal, le 4 octobre dernier, la Ville a attribué le contrat à Nordmec, et ce, sans souligner pour autant cet écart de 200 000 $ qui séparait les deux soumissions en faveur de MFR.
Assurant que sa soumission n’a jamais été déclassée et qu’il n’a jamais obtenu une information à l’effet qu’elle pouvait être non-conforme, Jonathan Fréchette, ingénieur et vice-président des opérations de MFR, s’explique mal cette décision.
«On ne comprend pas, car en répondant à l’appel d’offre, nous nous engageons à respecter les plans et devis du projet. Le produit que nous proposons, une piscine Natare, était de même technologie que celui de notre compétiteur. J’ajouterai que pour le prix de sa soumission, j’aurais été capable d’offrir un produit de meilleure qualité et plus durable composée d’une base soudée au lieu de boulonnée», a indiqué M. Fréchette, en déplorant qu’il n’a jamais eu la chance de discuter des produits Natare avec les autorités municipales.
Bien entendu, M. Fréchette a questionné la Ville à la suite de la décision, mais, visiblement, la réponse n’a pas fait des heureux.
«On nous a simplement dit que les professionnels de la Ville avaient reçu des recommandations, qui les ont incité à choisir Nordmec», a-t-il fait savoir.
Un appel d’offres «orienté»
S’il ne comprend pas que la soumission de MFR n’a pas été retenue, malgré les estimations de coûts, Jonathan Fréchette accepte difficilement que la Ville ait déposé, selon toute vraisemblance, un appel d’offres «orienté».
«Dans les devis, nous sommes en mesure de constater que la technologie recherchée était orientée vers un produit Myrta, ce qui est non-compétitif. Au niveau juridique, je doute que cela puisse être légal et c’est pour cela que nous avons décidé de déposer une plainte au ministère des Affaires municipales. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les fondations de la piscine ont déjà été coulées par un autre entrepreneur et, selon les spécifications du devis, elles étaient clairement destinées à accueillir une piscine Myrta», a avancé M. Fréchette, en présence de son consultant, Marco Tremblay.
Pour les besoins de la cause, précisons que la compagnie MFR est incorporée depuis 1994 et qu’elle se spécialise dans la conception et la fabrication de planchers à hauteur variable dans le domaine aquatique. Au cours des dernières années, elle a réalisé plusieurs travaux de réfection de plancher de piscine, dont celle du Centre Claude-Robillard de Montréal.
«En terminant, nous sommes déçus de voir que nous faisons face à une si grosse barrière. Nous sommes déçus aussi de voir que Drummondville est prête à payer 200 000 $ de plus pour un produit que nous sommes aussi capable d’offrir et, enfin, nous sommes déçus d’avoir été mis à l’écart du processus d’analyse. Nous aurions aimé démontrer à la Ville que nous étions en mesure d’offrir une piscine de qualité supérieure, et ce, à moindre coût et dans les délais prescrits», a conclu le vice-président.