Quand il a décidé de lancer la décalade, Luc Maillette avait noté, dans son plan d’affaires, les soixante étapes à franchir afin de permettre à ce nouveau sport extrême de gagner en popularité. Avec Le Défi Ultime Genacol, le Drummondvillois a enfin pu rayer, 10 ans plus tard, le dernier item sur sa liste.
De juillet à octobre prochain, Le Défi Ultime Genacol revient pour une deuxième saison sur les ondes de RDS. Cette production télévisuelle s’inscrit dans la lignée des émissions American Gladiator, All Star Athletic Games, Viking the Ultimate Obstacle Course ou Wipe Out.
De son côté, Le Défi Ultime Genacol propose aux participants un parcours d’épreuves, issues tantôt de sports extrêmes, tantôt de sports alternatifs, qui requièrent à la fois une force physique, des qualités athlétiques et une force mentale hors du commun. C’est une invitation au dépassement.
Concrètement, les six volontaires retenus devront participer à plusieurs missions afin d’amasser des points, ce qui les conduira à accomplir l’épreuve ultime, soit une mission humanitaire dans un pays en développement.
Les candidats intéressés avaient jusqu’au 1er juin dernier pour s’inscrire, au terme d’une tournée de recrutement menée par les chefs de l’Agence Ultime, Luc Maillette et Patrick Morel, accompagnés de leur division élite intitulée «Team Heavy Ride».
Pour mousser la promotion de la deuxième saison de cette série, rien de moins qu’une initiation à la décalade à la Biosphère de l’île Sainte-Hélène a été offerte à plusieurs journalistes des médias nationaux.
Tout le monde doit essayer ça
Homme de projets, Luc Maillette a tôt fait de rouler sa bosse dans le milieu des affaires, mais la maladie l’a rattrapé. À 23 ans, il fait une crise cardiaque. Quelques années plus tard, ses glandes chargées de fournir l’adrénaline sont au point neutre. Ce Drummondvillois est pratiquement paralysé.
Entretemps, il essaie ce qu’il baptisera, peu de temps après, la décalade.
C’est un ancien militaire de l’armée canadienne, Pierre-Anthony Corey, qui lui a fait découvert cette technique spéciale, ayant évolué depuis.
En fait, la décalade est un dérivé du «rappel australien» utilisé par les équipes de S.W.A.T. et les équipes de sauvetages multiples. L’exercice, régit désormais par des normes ultra-sécuritaires basées sur une méthode de triple vérification, consiste à descendre face au le sol, debout sur le mur.
M. Maillette se souvient encore de sa première descente qu’il avait effectuée en mai 2000. «J’ai dit wow! Il faut que tout le monde essaie ça», s’est-il exclamé.
C’était le début d’une nouvelle aventure… même si ses parents étaient prêts à le payer pour qu’il arrête! Mais le principal intéressé avait déjà eu la piqure à un point tel que la décalade lui avait fait recouvrer la santé.
Jouer avec son adrénaline
«J’ai appris à jouer avec mon adrénaline. À toutes les fois, j’ai encore les papillons et c’est l’fun. C’est un stress positif. Ça procure un sentiment d’accomplissement», constate M. Maillette.
Des jeunes auraient d’ailleurs vu leurs notes scolaires augmenter après avoir vécu l’expérience, si bien que des écoles font appel à l’Association pour faire vivre des «Journées décalade». «Partout où l’on est invité, on nous déroule le tapis rouge», remarque celui qui est souvent appelé à faire la promotion d’événements.
C’est dans ce contexte que la décalade a fait l’objet de plus de 300 reportages médiatiques. Le président de l’Association canadienne de décalade et de Mountain-Cross ne compte pas non plus le nombre de «mercis» que lui adressent les participants après chaque descente. «En décalade, on ne peut pas faire semblant. C’est un gros combat. Ça demande de prendre le contrôle de son cerveau», souligne M. Maillette.
Une fois les 60 étapes accomplies, l’homme aux mille projets a-t-il d’autres idées en tête? Celui qui dirige une équipe d’une quarantaine de personnes, dont 8 employés réguliers, n’a pas dit son dernier mot. Il parle de créer un spectacle de divertissement avec, bien sûr, la décalade comme trame de fond.