Jean Côté, le meilleur de soi-même

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Par Lise Tremblay
Jean Côté, le meilleur de soi-même
Jean Côté

Même après quelque 35 ans de pratique, Me Jean Côté prend le temps de regarder dans le rétroviseur et de se rappeler de ce petit groupe d’hommes qui lui a fait confiance à sa sortie de l’université. Deux redoutables avocats de la région, André Biron et Hubert Langevin, qu’il considère comme de solides mentors, ont notamment façonné sa destinée en lui transmettant une notion capitale : la discipline.

Ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui, de multiples entrepreneurs n’hésitent pas à lui confier des dossiers importants. Spécialisé dans le droit du travail, un champ d’expertise qu’il a développé en région, Jean Côté est reconnu pour donner le meilleur de lui-même, un principe qu’il a acquis dès le début de sa florissante carrière. «J’ai fait mes débuts (mai 1976) au sein du cabinet André Biron, Proulx, Côté et Théroux (un bureau longtemps baptisé Biron et Jutras). Me André Biron, qui a depuis été nommé juge, m’a inculqué une discipline au travail et quelques principes qui me servent encore aujourd’hui. Honnêtement, je ne me souviens pas d’avoir rencontré un homme aussi bien organisé que lui au travail. Il me disait : les bons faits font les bonnes causes. En somme, il voulait m’indiquer qu’on ne peut pas torturer les faits pour faire une bonne cause avec ce qui ne l’est pas. Aussi, il me disait que notre tâche consiste à régler les mauvaises causes et à plaider les bonnes», se souvient Me Jean Côté, en ajoutant qu’il s’est fait «un devoir d’appliquer ces règles de base tout au long de sa carrière».

Quelques années après cette précieuse rencontre, Jean Côté découvre une autre personnalité qui viendra influencer son cheminement : Hubert Langevin. «Il était, à l’époque, le seul procureur de la Couronne de Drummondville, raconte-t-il. On venait d’ouvrir un deuxième poste et il m’a suggéré de postuler et j’ai réussi tous les examens (1978). C’est une expérience que j’ai adorée. Cet homme m’a donné tellement de latitude. J’avais une très grosse responsabilité. Je plaidais une semaine sur deux devant le tribunal. Uniquement durant la première année, j’ai piloté trois dossiers devant jury. C’était un mandat très lourd à porter pour un jeune avocat de 25 ans. J’ai cependant eu toute l’aide dont j’avais besoin de sorte que j’ai gagné les trois causes. Cela m’a donné toute la confiance nécessaire pour poursuivre ma route.»

Droit du travail

Cette confiance, il s’en est servie pour ouvrir, avec deux autres associés, le cabinet Clair, Laplante, Côté où il a travaillé durant près de 29 ans.

«J’avais un rêve. Je ne voulais pas vraiment faire du droit civil ni du droit criminel, mais plutôt du droit du travail. C’était une réelle passion», communique-t-il, en précisant avoir développé cet intérêt dès le début de ses études. «À cette époque, des avocats de Montréal devaient venir à Drummondville pour faire le droit du travail. D’ailleurs, depuis 1980, mes compétiteurs dans cette pratique viennent de l’extérieur. C’est toute une chance que j’ai de pratiquer, d’être parvenu à développer un secteur d’activités et d’avoir obtenu la confiance d’une clientèle, qui me permet encore aujourd’hui d’en faire une pratique complète», observe Me Côté.

Avocat rigoureux et discipliné, l’homme rappelle qu’il est cependant nécessaire «d’avoir la victoire très humble». «Des avocats qui gagnent toutes leurs causes, ça n’existe pas. Pour un gagnant, il y a toujours un perdant. Il faut se rappeler que ce ne sont pas machines qui gèrent la justice, mais bien des hommes et des femmes. Il est donc nécessaire d’accepter les décisions du tribunal», fait-il remarquer.

Se sentant privilégié d’exercer cette profession qui demande, de son propre aveu, une responsabilité énorme, Jean Côté confie cependant que l’envers de la médaille est cette obligation de donner le meilleur de soi, dans chacune des causes. «On ne peut pas raconter des romances aux gens. On doit leur donner l’heure juste et les représenter, chaque fois, au meilleur de nos capacités», insiste-t-il.

Ayant dernièrement intégré les rangs du cabinet Cain Lamarre Casgrain Wells, Me Jean Côté se dit ravis de pouvoir, enfin, partager toutes ses expériences et observations avec ses collègues associés. «J’ai travaillé énormément pour chaque point de droit, mais j’ai rarement partagé mes connaissances. Il s’agit d’une belle nouveauté pour moi», informe-t-il, heureux.

Implications

Malgré les longues heures qu’il consacre à sa profession et à sa famille (il a trois enfants), Jean Côté, fils de Paul Côté, qui a longtemps tenu une mercerie au centre-ville de Drummondville, trouve le temps de s’impliquer au sein d’organismes communautaires. Une nécessité, selon lui.

En plus de s’être investi au sein du Barreau d’Arthabaska, qui regroupe le district de Drummond, il a participé (et même présidé) au développement d’organisations d’importance, telles que la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond, la Fondation Sainte-Croix, Centraide et la Fondation George-Frederick Heriot (aujourd’hui Fondation Sainte-Croix/Heriot). «Je m’occupe surtout du volet lié aux gens en perte d’autonomie. C’est une cause qui me tient particulièrement à cœur. Il est tellement facile d’oublier ces personnes… Nous devons nous assurer que leur dernier milieu de vie soit le plus adéquat possible», termine l’homme de tête… et de cœur.

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