L’Express a appris que la compagnie Sinatex, autrefois Industries WorldBest, a officiellement mis la clef dans la porte il y a une semaine. Selon son porte-parole Xia Ping, «la faiblesse prononcée du secteur textile au Canada et aux États-Unis ainsi que l’appréciation du dollar canadien» ont eu raison de l’entreprise, dont l’inauguration a été largement médiatisée en 2001.
Spécialisée en teinture et tricot, l’entreprise d’origine chinoise s’est établie sur la rue Michaud, près de l’autoroute 20, dans un bâtiment moderne de 200 000 pieds carrés en juin 2001. Au départ, les investisseurs chinois ont injecté pas moins de 45 millions $ pour la mise sur pied de leur première usine au Canada. Au fil des ans, espérant relancer leur entreprise, ceux-ci ont investi à nouveau jusqu’à un total de 100 millions $. «Au cours des prochains mois, les actionnaires de Sinatex mettront en vente leurs actifs partiels canadiens tout en maintenant leurs activités manufacturières au Mexique et leurs activités commerciales en Californie», a expliqué Xia Ping, par voie de communiqué.
Une quarantaine d’employés oeuvraient à l’usine au début de l’année 2007 et ce nombre avait beaucoup diminué au cours des derniers mois, de sorte qu’il n’y avait plus aucune activité depuis juin 2007.
Le journal a bel et bien tenté d’en savoir un peu plus sur cette fermeture, mais M. Ping n’a pas retourné ses appels.
Une ouverture qui a fait jaser
Quoi qu’il en soit, en 2001, la concrétisation du projet de la China WorldBest Group a maintes fois faite la manchette des médias locaux, nationaux et internationaux en raison des importants investissements et la perspective de 380 emplois manufacturiers.
D’ailleurs, à l’époque, l’entreprise avait reçu pas moins de 2000 curriculum vitae, mais jamais elle n’est parvenue à atteindre ses objectifs en matière de création d’emplois.
C’est que, dès le départ, l’entreprise a connu des problèmes de production. Elle a d’ailleurs démarré sa production avec deux mois de retard. Dans une entrevue exclusive accordée à L’Express deux ans plus tard, soit le 9 mai 2004, le président des Industries WorldBest, Zhou Yu Cheng, avait annoncé une réorganisation à la suite d’erreurs de production. Ce dernier avait alors décidé de réorienter l’usine vers le marché haut de gamme.
Rappelons que l’annonce officielle de cette compagnie a été faite directement à Shanghai, le 15 février 2001. Plusieurs dignitaires chinois et canadiens y avaient participé, dont les premiers ministres du Canada, Jean Chrétien, et du Québec, Lucien Bouchard.
Localement, une cérémonie extérieure avait été organisée le 13 juin 2001 pour souligner l’ouverture officielle de cette première usine de la République populaire de Chine. Quelque 200 personnes y avaient alors assisté, dont la ministre des Finances de l’époque, Pauline Marois; la mairesse de Drummondville, Francine Ruest Jutras, ainsi que le président de WorldBest Industries Canada, Zhang Guo Tian.