Ayant été directement interpellés cette semaine par le syndicat des pompiers de Drummondville, les élus ont finalement décidé de réagir et ne cachant pas leur étonnement de ce cri du cœur.
Par voie de communiqué, les élus municipaux ont affirmé qu’ils soutiennent unanimement leurs négociateurs dans le cadre du renouvellement de la convention collective des pompiers.
Rappelons que les demandes syndicales s’élèvent à 970 000 $ et qu’elles représentent près de 25 % du budget de fonctionnement du Service de sécurité incendie, qui est de 4 M$ pour 2009.
Par ailleurs, les élus déplorent le fait que dans un contexte de campagne électorale, les représentants syndicaux veuillent faire dévier le débat sur la sécurité des citoyens alors qu’il s’agit plutôt d’une question d’argent liée à toutes sortes d’améliorations des conditions de travail des pompiers, améliorations qui n’apportent aucun service additionnel aux citoyens. La sécurité des citoyens n’est pas en danger, pas plus qu’elle ne l’était l’an dernier ou les années précédentes, selon la mairesse et les conseillers.
Un autre point majeur est que les pompiers refusent d’être contraints à venir en renfort lors d’incendies majeurs lorsqu’ils se trouvent en dehors de leur quart de travail. Cette dernière demande, rappelons-le, est fort préoccupante pour les élus et les citoyens.
Les élus rejettent également les prétentions des négociateurs syndicaux qui affirment que Drummondville est à contre courant des autres villes en embauchant de nombreux pompiers à temps partiel. Il faut savoir qu’il y a au Québec 21 800 pompiers. La très grande majorité, soit 18 000 pompiers, sont à temps partiel et seulement 3800 pompiers sont à temps plein. La presque totalité des pompiers à temps plein se retrouve dans des villes de plus de 125 000 de population. Drummondville n’est pas la seule ville à faire appel à des pompiers à temps partiel. Des villes comparables comme Repentigny, Victoriaville, Granby et St-Hyacinthe ont recours exclusivement à des pompiers à temps partiel. D’autres villes, notamment St-Jérôme, font appel à des pompiers à temps plein et à temps partiel, comme Drummondville. Le conseil municipal de Drummondville croit, comme les élus municipaux de villes comparables, que l’utilisation de ressources humaines à temps partiel est essentielle pour assurer la protection de ses citoyens au meilleur coût possible.
En ce qui concerne la formation professionnelle en incendie au Québec, rappelons que les formateurs sont diplômés d’écoles spécialisées en combat incendie ou encore de l’École nationale des pompiers du Québec. Ces formateurs sont agréés par le ministère de la Sécurité publique pour donner la formation des niveaux pompiers 1 et pompiers 2. Cela correspond aux exigences requises pour les municipalités de la taille de Drummondville. De tels formateurs font partie du service d’incendie de Drummondville. Ils dispensent la formation à nos pompiers depuis plus de trois ans. Ils transmettent également leurs connaissances et leur savoir-faire à des clientèles extérieures, dans d’autres établissements.
Le conseil municipal tient aussi à préciser que les pompiers à temps partiel bénéficient également de conditions de travail avantageuses. Selon les offres de la Ville, les salaires horaires atteindraient jusqu’à 25,56 $ au 1er janvier 2013 alors que la prime de garde s’élèverait à 1,80 $ l’heure à cette même date. À cela s’ajoute une compensation monétaire pour les congés fériés, une contribution à un fonds de pension à hauteur de 7% du salaire annuel, des cours de formation rémunérés ainsi que le remboursement des cours de formation collégiale et universitaire. «Nous aurions préféré pouvoir signer une convention négociée, comme elle le fait avec les autres catégories d’employés. Malheureusement, il semble que ce soit impossible avec les pompiers. L’actuelle convention collective a fait l’objet d’un arbitrage et est en force depuis 17 mois seulement. Nous pouvions nous en accommoder», peut-on lire dans le communiqué.
En terminant, les élus rappellent que la sécurité des citoyens constitue une priorités pour eux. «Nos conventions collectives doivent tenir compte de la réalité de Drummondville, de la capacité de payer des contribuables et de l’équité avec nos autres groupes d’employés», peut-on lire en terminant.