Plusieurs fois par année, le ministère de l’Environnement analyse la qualité de l’eau que consomment l’ensemble des Québécois. À Drummondville, l’eau est identifiée comme étant «excellente», et ce, deux ans après que l’usine de traitement des eaux ait eu à composer avec une concentration de trialométhanes excédant légèrement les normes.
Selon Hélène Beauchesne, agente d’information pour le ministère, la Ville de Drummondville consacre les efforts nécessaires pour s’assurer que l’eau potable distribuée dans son réseau soit de grande qualité. «D’après les données que j’ai recueillies auprès d’un biologiste du Ministère, l’eau distribuée à Drummondville est excellente comme celle de la plupart des régions au Québec. D’ailleurs, depuis l’entrée en vigueur du dernier règlement sur la qualité de l’eau, en 2001, les résultats se sont grandement améliorés et c’est intimement lié à cette politique», a indiqué Mme Beauchesne.
Effectivement, ce nouveau règlement oblige les différentes municipalités à soumettre plus d’échantillons au cours d’une année. La fréquence varie selon la population desservie et le réseau en place. «Ça peut aller jusqu’à huit analyses par mois. Nous mesurons notamment les concentrations en plomb, en nickel et la turbidité de l’eau», a précisé Mme Beauchesne.
Si les Drummondvillois boivent une eau de qualité supérieure aujourd’hui, précisons qu’en 2005, le ministère de l’Environnement avait détecté une problématique avec l’eau potable. «Drummondville a connu des problèmes avec les trialométhanes (THM). La concentration était, à ce moment-là , supérieure à la norme établie par le Ministère. Une rencontre a été organisée à l’époque. Il y avait des représentants de la Ville, du Ministère et de la Direction de la santé publique. Dès lors, la Ville a mis rapidement en place des correctifs qui ont immédiatement été efficaces, de sorte que les résultats de THM pour l’année 2006, et pour le début de 2007, respectent les normes», a fait savoir la représentante du Ministère.
Selon elle, les THM peuvent se retrouver de façon naturelle dans l’eau. Ils peuvent être le résultat de la décomposition de matières organiques ou, encore, ils peuvent provenir du sous-sol de la rivière.
Les THM, qui sont un contaminant cancérigène (selon l’Institut national de santé publique du Québec), constituent un composé halogéné du méthane, qui se forme lorsque le chlore réagit avec des acides provenant de matières végétales.
Petite parenthèse concernant ce test échoué. Pierre Sylvain, chef de l’exploitation à l’usine de traitement des eaux, a tenu à préciser qu’il est survenu au moment où le Ministère venait de raffermir ses normes relativement à la qualité.
Ce dernier autorisait une quantité de THM de 300 microgrammes (µ) par litre alors qu’aujourd’hui, la norme est établie à 80 microgrammes. «Ça n’a pas été évident, car lorsque le gouvernement a abaissé cette norme, il ne nous a fourni aucun outil, aucun sou, pour nous aider. La situation s’est quand même vite corrigée et je peux vous garantir que notre eau est excellente et que l’usine est très performante. En 15 ans, nous n’avons eu que ce test hors norme et la situation s’est rétablie en apportant des changements de chloration», a-t-il informé.
Investissement
Ceci dit, différentes mesures sont prises annuellement pour proposer une eau d’excellente qualité aux citoyens.
«Des centaines de milliers de dollars sont investis à chaque année dans l’usine. Au cours de 2007, la Ville devrait investir près de 250 000 $ pour entretenir ses équipements. Nous devons changer un réservoir et changer des filtres. J’ai également déposé à la direction générale un rapport prévoyant des investissements jusqu’en 2009», a précisé le chef de l’exploitation de l’usine.
Idéalement, M. Sylvain souhaiterait que la Ville se dote d’une technologie utilisant les ultraviolets et des membranes pour traiter l’eau potable, mais étant donné le volume important d’eau traitée annuellement, aucun fournisseur ne peut livrer la marchandise à l’heure actuelle. «Ça nous aiderait grandement à nous rapprocher du programme québécois d’excellence», a commenté Pierre Sylvain.
Plomb
Pour ceux qui se demandent si l’eau contient du plomb, comme c’est le cas actuellement dans certains quartiers montréalais, Mme Beauchesne précise que le réseau de Drummondville n’a jamais connu de problèmes avec la présence de ce métal.
«J’ai fouillé l’historique et il n’y a jamais eu à Drummondville de problématique liée au plomb dans l’eau potable. Le problème de Montréal est probablement dû à l’âge de la canalisation en place. Les gens de l’endroit n’ont qu’à faire couler l’eau quelques secondes dans le lavabo avant de la boire», a affirmé la représentante du ministère de l’Environnement.
Enfin, selon Pierre Sylvain, les Drummondvillois n’ont pas à se soucier de cette mesure, car l’ensemble du réseau est en PVC, donc exempt de plomb.