Le lien étroit qui unit Denis Gauthier, les Voltigeurs et la communauté drummondvilloise a été scellé à jamais, dimanche soir, quand une bannière portant son numéro 21 a été hissée dans les hauteurs du Centre Marcel-Dionne.
Gauthier, qui est devenu le cinquième joueur des Rouges à voir son numéro immortalisé, a été chaudement applaudi par les quelque 2560 spectateurs réunis pour le célébrer. Visiblement ému, celui qui a été l’un des favoris de la foule pendant ses quatre saisons passées dans l’uniforme des Voltigeurs n’a oublié personne dans ses remerciements, à commencer par ses entraîneurs, ses coéquipiers, ses proches et les membres de sa famille de pension. Mais par-dessus tout, celui qui revient vivre chaque été dans sa ville d’adoption en compagnie de sa famille a tenu à remercier les partisans drummondvillois pour leur accueil chaleureux. «Ça fait déjà 16 ans que j’ai mis les pieds à Drummondville pour la première fois et j’ai l’impression que c’était hier. La plus belle chose dans tout ça, c’est que j’ai tellement aimé le coin, l’organisation et la ville que je ne suis jamais parti d’ici. Je vous remercie de m’avoir fait sentir comme chez nous», a déclaré le héros de la soirée, qui était accompagné sur le tapis rouge par son épouse, la Drummondvilloise Stéphanie Blais, ainsi que leurs trois enfants.
Durant la cérémonie, un segment vidéo au cours duquel on a pu revivre les meilleurs moments de sa carrière a été présenté à la foule. Toujours par l’entremise de la vidéo, deux de ses plus illustres coéquipiers avec les Voltigeurs, Daniel Brière et Ian Laperrière, lui ont ensuite livré un vibrant témoignage.
Malgré la présence d’un défenseur de sa trempe à leur ligne bleue et de joueurs étoiles comme Brière, Laperrière et Corbet en offensive, les Voltigeurs n’ont jamais été en mesure de franchir le deuxième tour éliminatoire durant son passage de quatre saisons dans l’organisation. «Je n’ai jamais eu la chance de gagner un championnat durant mon passage avec les Voltigeurs, mais vous avez l’occasion de le faire cette année. Ne la ratez pas», a lancé l’ancien capitaine en s’adressant aux joueurs des Voltigeurs, déclenchant un tonnerre d’applaudissements parmi la foule. «Ce sont les plus belles années de votre carrière, alors profitez-en, a-t-il ajouté. Si vous avez un rêve, suivez-le. En me voyant, vous pouvez constater que tout peut arriver aux personnes qui veulent foncer. Chaque rêve est permis.»
Une intense rivalité
Ironiquement, l’hommage à Denis Gauthier a précédé le match contre les Tigres de Victoriaville, avec lesquels les Voltigeurs entretenaient une intense rivalité à l’époque.
À sa saison recrue, en 1992-1993, une retentissante mise en échec de la super-vedette Alexandre Daigle à son endroit avait mis le feu aux poudres entre les deux équipes. Le défenseur de 16 ans s’en était sorti avec une commotion cérébrale et la rivalité entre les deux clubs centricois n’avait fait qu’augmenter au cours des mois suivants. Les Voltigeurs avaient d’ailleurs vaincu les Victoriavillois en six rencontres en quarts-de-finale, avant de s’incliner en quatre parties contre le Titan de Laval. «Encore aujourd’hui, plusieurs personnes me parlent de cette mise en échec. Peut-être que les gens en auraient moins parlé si ça n’avait pas été Alexandre Daigle. Je dirais que ça a été un tournant dans ma carrière, car ça a attiré l’attention sur moi. Une chose est sûre, ça avait créé un engouement énorme autour des matches entre nos deux équipes. C’était vraiment plaisant de faire partie de cette grosse rivalité», a raconté Gauthier, qui a vu les joueurs des Voltigeurs lui offrir une victoire convaincante de 8-2 sur ses anciens adversaires.
De retour dans la LNH
Rétrogradé dans la Ligue américaine pour une question de salaire, la saison dernière, Denis Gauthier a mis les bouchées doubles pour ne pas se faire oublier par les 29 autres équipes de la Ligue nationale de hockey. Sa persévérance lui a valu une seconde chance avec les Kings de Los Angeles, qui l’ont acquis dans une transaction avec les Flyers de Philadelphie, l’été dernier.
«J’ai franchi beaucoup d’obstacles au cours de la dernière saison. J’ai travaillé très fort et j’ai toujours gardé espoir. Ça a fini par payer et me voilà de retour. Même si je dois encore faire mes preuves pour gagner mon temps de glace, je suis fier de ce que j’ai accompli», a raconté l’arrière de 32 ans, qui revendique deux passes et 39 minutes de punition en 42 parties cette saison. À la ligne bleue des Kings, le vétéran de neuf saisons dans la Ligue nationale fait figure de grand frère auprès des jeunes défenseurs de l’équipe. Depuis quelques rencontres, il est d’ailleurs jumelé au jeune Jack Johnson, un athlète promis à un brillant avenir dans le circuit Bettman. Les deux joueurs partagent également la même chambre d’hôtel sur la route. «J’essaie d’aider les jeunes défenseurs de l’équipe de mon mieux. Je ne peux pas leur apprendre des choses que je suis incapable de faire moi-même sur la glace, mais je les prends sous mon aile d’une autre manière. Je les conseille sur la façon de devenir un pro, surtout au niveau de l’attitude et de la discipline», a terminé celui qui a été un choix de première ronde des Flames de Calgary, en 1995.
Une carrière junior bien remplie
-Repêché en 2e ronde par les Voltigeurs en 1992 -A disputé quatre saisons à Drummondville (16 à 19 ans) -Capitaine de l’équipe à sa dernière campagne -Détient un record d’équipe (25 buts par un défenseur) -Défenseur par excellence dans la LHJMQ en 1995-1996 -A remporté l’or au championnat du monde junior en 1996 -Élu sur l’équipe d’étoiles des Voltigeurs en 2007