TENNIS. Denis Shapovalov a en quelque sorte fait respecter la logique samedi après-midi au Challenger Banque Nationale de Drummondville, alors qu’il a pris la mesure du jeune prodige de 16 ans Félix Auger-Aliassime en deux manches de 7-5 et 6-3 devant une salle comble de 532 spectateurs au centre de tennis intérieur René-Verrier.
Face à son compatriote et ami, Shapovalov, 17 ans, a démontré le même aplomb que tout au long de la semaine. Solide au service, il n’a laissé que très peu d’ouvertures à Auger-Aliassime qui, de son côté, a peiné tout l’après-midi, laissant même filer quelques jeux sur des fautes directes.
Après le match, l’Ontarien n’a pas caché qu’il avait des sentiments très mitigés au sujet de sa victoire, considérant sa grande amitié pour Auger-Aliassime. Les deux ont d’ailleurs laissé tomber leur raquette pour y aller d’une chaleureuse accolade lors de la poignée de main d’après-match.
«C’est très difficile pour moi présentement. D’un côté, je suis très heureux d’atteindre ma première finale en Challenger, mais de l’autre, j’ai de la peine pour mon ami. Ceci dit, il est le joueur le plus talentueux que j’aie vu dans ma vie, alors il va avoir d’autres chances, c’est sûr », a-t-il déclaré, faisant presque oublier que les deux n’ont que 16 mois d’écart d’âge.
Un extrait vidéo du match à voir par ici.
Tout le long du match, on sentait la faveur du public pour Auger-Aliassime, même si les spectateurs ont fait preuve de beaucoup de réserve, et ce, malgré les appels à l’encouragement du Québécois. Shapovalov n’a pas manqué de souligner son appréciation pour le public drummondvillois.
«Nous sommes au Québec et Félix est plus jeune que moi, alors c’est normal que les gens aient un parti-pris en sa faveur. Par contre, merci d’avoir été justes avec moi tout le long du match», de déclarer le vainqueur.
Dimanche (13 h), Shapovalov affrontera le Belge Ruben Bemelmans, tombeur du champion de 2015 à Drummondville, l’Australien John-Patrick Smith, plus tôt dans la journée. Au sujet de son adversaire, Shapovalov a avoué qu’il en connaissait très peu, mais a dit se méfier de lui : «Il est gaucher…», a-t-il dit, sourire en coin, avant de poursuivre : «C’est un joueur très rusé et très solide. Ce sera une dure bataille», de conclure le 253e joueur mondial.
Bemelmans sans trop de peine
Justement, dans l’autre demi-finale, contrairement à ce qu’on aurait pu croire, le match a été à sens unique. S’il avait dû se battre comme un chien contre le Français Gleb Sakharov la veille, Bemelmans a vite écarté Smith de son chemin, 6-4, 6-1.
Bemelmans était particulièrement fier de son match, comme l’ont traduit ses commentaires à sa sortie du court central : «J’ai été presque parfait aujourd’hui.
Outre mon service qui m’a un peu embêté, j’ai été agressif et rapide sur le terrain. En plus, je n’ai rien donné à mon adversaire» a-t-il déclaré.
Au moment de livrer ses commentaires, Bemelmans ignorait l’identité de son adversaire en finale, mais peu importe, il a semblé savoir à quoi s’en tenir : «Ça sera très difficile demain (dimanche). Que ce soit l’un ou l’autre, les deux sont jeunes et très forts. Je m’attends à toute une opposition et je vais devoir être à mon mieux», de conclure celui qui occupe le 154e rang à l’ATP.
Double : un duel de spécialistes
C’est la paire formée par l’Australien Sam Groth et le Torontois Adil Shamasdin qui a remporté le titre du double présenté samedi, en fin de journée, au TIRV. Le colosse australien et son comparse canadien ont disposé du tandem composé de John-Patrick Smith et Matt Reid, deux autres «Aussies».
Lorsque l’on consulte le palmarès des quatre joueurs impliqués dans le match ultime, il est clair que l’on a eu droit à un affrontement mettant en vedette quatre spécialistes du double. En effet, on ne compte plus le nombre de titres remportés par ces quatre athlètes au fil des ans (plus de 100).
Au final, Groth et Shamasdin l’ont emporté 6-3, 2-6 et 10-8 au bris d’égalité décisif.
Cérémonie d’intronisation
Le Challenger Banque Nationale de Drummondville a accueilli vendredi les deux premiers membres de son Cercle des bâtisseurs, en l’occurrence messieurs Jacques Boileau et Jean-Guy Gauthier. Lors d’une brève cérémonie précédant la rencontre de quart-de-finale entre Félix Auger-Aliassime et Alex de Minaur, la direction du Challenger et l’Association de tennis de Drummondville ont présenté à la foule les deux hommes qui, par leurs prouesses en tant que joueur ou bénévole, ont mis en valeur le tennis drummondvillois, à l’instar du regretté René Verrier.
Messieurs Boileau et Gauthier ont eu droit aux chaleureux applaudissements de la foule et étaient ravis de recevoir une toile des mains de l’artiste-peintre Robert Roy. (JH)