ANALYSE. À l’aube de la saison la plus prometteuse dans l’histoire des Voltigeurs, la question est sur toutes les lèvres. Qui héritera de cette talentueuse bande de jeunes loups dont la fenêtre d’opportunité sur les grands honneurs est toute grande ouverte?
Déjà, quelques jours après l’embauche de Dominique Ducharme par le Canadien de Montréal, la chasse est lancée. Plusieurs noms sont évoqués dans la course à sa succession. Est-ce qu’un seul homme de hockey prendra les rênes du bataillon drummondvillois? Ou est-ce que le conseil d’administration embauchera un directeur général qui procédera lui-même à la nomination d’un nouvel entraîneur-chef?
D’emblée, le président Éric Verrier a affirmé que les candidats à l’interne seront «hautement considérés». C’est donc dire que Stéphane Desroches, le bras droit de Ducharme au deuxième étage durant les deux dernières années, et Steve Hartley, son associé derrière le banc des Rouges, doivent être placés parmi les favoris. Leur nomination s’inscrirait dans une logique de continuité du travail déjà amorcé au sein de l’organisation.
Ancien DG de l’Action de Joliette (junior AAA), Desroches a également fait ses classes comme dépisteur chez l’Armada de Blainville-Boisbriand avant de débarquer à Drummondville. Reconnu comme un excellent évaluateur de talent, l’homme de hockey de 42 ans semble prêt à prendre les guides d’une équipe de la LHJMQ.
Si Desroches hérite des fonctions de DG, il faut s’attendre à voir Steve Hartley être promu au poste d’entraîneur-chef. Le pilote de 32 ans semble prêt à hériter d’un tel mandat. Fidèle complice de Ducharme chez les Mooseheads de Halifax, où il a soulevé les coupes du Président et Memorial, il a également dirigé les Grenadiers de Châteauguay durant deux campagnes, les menant jusqu’à la coupe Jimmy-Ferrari. Hartley a également obtenu d’excellents résultats chaque fois qu’il a remplacé Ducharme durant le championnat mondial junior.
Malgré son jeune âge, Hartley ne peut être qualifié d’entraîneur recrue. Non seulement il connaît bien l’organisation et le système de jeu qui a fait le succès des Voltigeurs la saison dernière, mais il a reçu l’appui du capitaine Nicolas Guay. Une déclaration qu’il ne faut pas prendre à la légère.
Si la candidature d’Hartley semble on ne peut plus logique, certains observateurs soulignent que le passage d’adjoint à instructeur-chef au sein d’une même formation n’est habituellement pas un gage de succès. À cet égard, l’exemple de Jim Midgley, qui vient d’être congédié par les Mooseheads, est le plus éloquent.
C’est là que le nom de Bob Hartley entre en ligne de compte. Depuis quelques jours, certains partisans des Voltigeurs se sont mis à rêver tout haut : et si, l’espace d’une saison, le père venait conseiller son fils derrière le banc du club? La présence d’un coach de cette trempe dans l’entourage d’une équipe aspirant aux grands honneurs constituerait un véritable coup de génie. Il serait toutefois surprenant que l’ancien pilote de la LNH délaisse ses fonctions à la barre de l’équipe nationale de la Lettonie, lui dont le nom circule également pour diriger une équipe de la KHL.
Un tandem Glaude-Lavoie?
Au cours des dernières heures, le journaliste Steve Turcotte, du Nouvelliste, a rapporté que Jean-Philippe Glaude a été approché par la direction des Voltigeurs pour faire partie du processus de sélection du poste de DG. Le dépisteur pour les Predators de Nashville réfléchit actuellement à cette proposition.
La candidature de Glaude tombe sous le sens. Cet ancien défenseur de 37 ans a effectué un stage de quatre saisons à Drummondville au tournant des années 2000, héritant du titre de capitaine. Glaude avait déjà été approché par Verrier lors du départ de Dominic Ricard, il y a deux ans, mais il avait décliné l’invitation. L’histoire pourrait être différente cette fois-ci.
Si Glaude hérite du siège de DG, Turcotte soulève la candidature de Frédéric Lavoie pour le poste d’entraîneur-chef. Âgé de 35 ans, le pilote des Estacades de Trois-Rivières accomplit du boulot colossal à la tête de cette formation, qu’il a guidé vers deux participations consécutives à finale du circuit midget AAA. Glaude et Lavoie se sont connus durant leur passage chez les Patriotes de l’UQTR. Ils sont considérés comme deux des plus brillantes jeunes têtes de hockey au Québec. Voilà donc un autre tandem qu’on pourrait facilement imaginer à la tête des Rouges.
Potvin, Latendresse, Durocher… et les autres
Outre les noms cités précédemment, plusieurs candidats se sont déjà manifestés afin de prendre les rênes des Voltigeurs, que ce soit comme DG, entraîneur-chef ou pour endosser la double fonction. D’autres hommes de hockey seront approchés au cours des prochains jours.
Du côté du circuit midget AAA du Québec, quelques noms devraient attirer l’attention des Voltigeurs. Après avoir guidé les Cantonniers de Magog jusqu’en finale de la coupe Telus, Félix Potvin file le parfait bonheur en Estrie, mais il semble prêt à faire le saut dans la LHJMQ. Compte tenu de son vaste bagage d’expérience dans le milieu, l’ancien gardien étoile de la LNH pourrait même occuper la double fonction. On raconte d’ailleurs que Potvin aurait été la cible des Remparts de Québec si Patrick Roy n’avait pas choisi d’effectuer son grand retour. La venue de l’homme de hockey de 46 ans à Drummondville tomberait sous le sens.
Déjà en contact avec les Voltigeurs selon nos informations, Guillaume Latendresse représente une autre candidature logique. L’ancien attaquant du Tricolore a marqué l’histoire des Voltigeurs durant son stage junior au milieu des 2000 et son nom est toujours aussi populaire auprès des partisans. Âgé de 30 ans, Latendresse a fait ses classes en dirigeant les Riverains du Collège Charles-Lemoyne au cours des quatre dernières saisons. Il a récemment délaissé ses fonctions et il n’a jamais caché son intérêt à faire le saut dans la LHJMQ, se disant même prêt à accepter le défi à la fois comme DG et entraîneur-chef.
Il y a deux ans, Latendresse avait rencontré les Voltigeurs, sans toutefois être l’heureux élu. À l’approche d’une saison aussi importante, offrir un tel défi à une recrue constituerait certes une décision audacieuse, mais il ne faut pas écarter un tel scénario.
Si Verrier préfère opter pour l’expérience, il pourrait regarder du côté de Mario Durocher. Depuis un quart de siècle, l’homme de 54 ans a roulé sa bosse derrière le banc de huit équipes de la LHJMQ, occupant notamment la double fonction à Val-d’Or et au Cap-Breton. Durocher a guidé ses équipes à la conquête de deux coupes du Président et deux médailles d’argent sur la scène mondiale junior. Le vieux renard serait fortement intéressé à relever le défi des Voltigeurs.
De son côté, Mario Duhamel serait-il tenté par un retour à Drummondville, lui qui est l’entraîneur-chef le plus victorieux dans l’histoire du club? L’homme de 43 ans semble heureux aux côtés de son ami André Tourigny derrière le banc des 67s d’Ottawa, mais rien n’est impossible. Au cours des dernières années, Duhamel a rencontré les Voltigeurs après le congédiement de Martin Raymond, puis celui de Dominic Ricard, mais les pourparlers se sont arrêtés là.
Des noms tels que ceux de Jean-François Houle (adjoint chez les Condors de Bakersfield, dans la Ligue américaine), Daniel Jacob (adjoint chez l’Armada) ou encore Marc-Étienne Hubert (entraîneur-chef à l’UQTR) devraient également faire partie des discussions. Ou pourquoi pas un candidat local comme Éric Messier (Rebelles du Cégep de Sorel-Tracy), Pierre Bergeron (Panthères de Saint-Jérôme), Patrick Gosselin (Inouk de Granby) ou même Charles-David Beaudoin?
Chose certaine, les deux postes actuellement vacants chez les Voltigeurs sont très convoités. Pendant ce temps, les Mooseheads, prochains hôtes du tournoi de la coupe Memorial, ont procédé à la nomination d’Éric Veilleux comme entraîneur-chef ce jeudi. Ce dernier effectue un retour dans la LHJMQ après avoir dirigé le club-école de l’Avalanche du Colorado. Dans précisément un an, ces deux puissances pourraient s’affronter en finale de la coupe du Président. Il reste maintenant à déterminer à qui les Voltigeurs confieront cette délicate mission…