HOCKEY. Au lieu de se frotter à son ancienne équipe, ce soir, lors du passage des Voltigeurs à Victoriaville, Maxime Comtois vivra son baptême de feu dans la Ligue nationale de hockey (LNH) alors que les Ducks seront les visiteurs à San Jose. Le recruteur Stéphane Pilotte ne cache pas sa fierté devant le parcours de son protégé.
Au cours des dernières semaines, Comtois a forcé la main des Ducks en accumulant les solides performances durant le calendrier préparatoire. L’attaquant de 19 ans a également profité d’un concours de circonstances, alors que l’organisation californienne doit composer avec plusieurs blessures, dont celle du joueur étoile Corey Perry.
«Dès le camp des recrues tenu à Las Vegas, Maxime a démontré à tout le monde qu’il était prêt. Il a été notre meilleur pointeur, mais au-delà des points, il a joué de la bonne façon. Il était intense sur les 200 pieds par 80 pieds de la patinoire. Il a continué à jouer de la même façon au camp principal», a raconté Stéphane Pilotte.
«Bien sûr, on ne sait pas quel serait le scénario s’il n’y avait pas autant de blessés, mais Maxime a fait sa place par lui-même. S’il n’avait pas aussi bien performé, les Ducks auraient très bien pu le renvoyer à Drummondville et réclamer un joueur au ballottage», a ajouté l’homme de hockey de 52 ans, qui travaille pour les Ducks depuis maintenant six ans après un séjour dans l’organisation des Blackhawks de Chicago.
Des fleurs à Robitaille
Même s’il n’a toujours pas joué un match régulier dans l’uniforme des Voltigeurs, Comtois aura été dirigé par trois entraîneurs bien connus à Drummondville au fil des ans. En plus de recevoir les conseils de Steve Hartley chez les Grenadiers de Châteauguay et de Dominique Ducharme au sein d’Équipe Canada junior, l’athlète originaire de Beauharnois a été entraîné par Louis Robitaille durant ses deux saisons chez les Tigres. Pilotte a d’ailleurs envoyé un coup de chapeau à Robitaille, qu’il a déjà côtoyé chez les Braves de Valleyfield.
«Maxime est le premier responsable de ses succès, mais Louis a eu son mot à dire dans son cheminement. Il a parfois été dur avec lui. Il n’a jamais lâché le morceau. Maxime a su bien écouter les conseils de ses coachs et les mettre en pratique, mais si Louis avait été plus clément ou qu’il lui avait permis un certain laisser-aller, il n’y aurait pas eu de changement dans son jeu.»
À sa deuxième saison dans le circuit Courteau, Comtois a été victime de quelques critiques alors qu’il a amassé une dizaine de points de moins qu’à son année recrue. Ça n’a pas empêché les Ducks de le repêcher dès la deuxième ronde, au 50e rang au total.
«Certains parlaient alors d’une déception, mais nous, on ne voyait pas les choses de cette façon. On savait que son entraîneur lui avait demandé de changer certains éléments dans son jeu. Cette saison-là, Maxime a obtenu moins de points, mais il est devenu excellent en désavantage numérique. Il a aussi amélioré son coup de patin et il est devenu plus constant dans ses efforts. Quant à sa condition physique, il en a toujours pris un soin jaloux. Ce sont tous des éléments importants aux yeux de notre organisation», a expliqué Pilotte, en soulignant la participation des recruteurs québécois Martin Madden père et fils dans cette sélection ainsi que l’apport du directeur du développement des joueurs chez les Ducks, Todd Marchant, dans le parcours de Comtois.
«C’est un travail d’équipe. Tout ça fait en sorte qu’aujourd’hui, Maxime a l’air d’un véritable athlète professionnel. Il ne faut pas juste regarder les points qu’il a obtenus durant les derniers matchs hors-concours. Le plus important aux yeux de notre organisation, c’est qu’il joue de la bonne façon.»
Ne pas s’arrêter là
Même si son protégé s’apprête à réaliser un exploit en effectuant ses débuts dans la LNH alors qu’il est encore d’âge junior, Pilotte rappelle que rien n’est gagné d’avance.
«Comme recruteur, je ne veux pas seulement voir nos joueurs atteindre la LNH : je veux les voir s’établir à long terme. Maxime ne doit pas s’arrêter là. On a déjà vu des joueurs percer dans la LNH à 19 ans, sans parvenir à s’installer pour de bon dans les années suivantes. Commencer la saison à Anaheim, c’est un accomplissement, mais ça ne fait pas une carrière. Dans cinq ou dix ans, c’est là qu’on va pouvoir être vraiment fier du chemin parcouru», a affirmé celui qui a amorcé sa carrière de recruteur dans l’organisation des Voltigeurs avant d’œuvrer avec les Cataractes, les Foreurs, les Olympiques, le Junior et l’Armada.
D’ici là, les Ducks auront jusqu’à neuf parties avant de faire leur choix : garder Comtois dans la LNH ou encore le retourner avec les Voltigeurs. Dans une entrevue accordée au collègue Matthew Vachon, de La Nouvelle union, Comtois s’est dit conscient de l’ampleur du défi qui l’attend.
«Je me suis entraîné très fort durant l’été pour que ça arrive. Je crois avoir réussi à faire du bon travail depuis le début du camp. Ce n’est toutefois pas terminé, car j’ai encore des choses à prouver et d’autres auditions qui viendront. Pour rester ici, je dois simplement rester moi-même en jouant dans mes forces, ce que je fais depuis le début du camp», a affirmé l’ailier gauche 6 pieds, 2 pouces et 211 livres.
Dostie : une question de confiance
Au sein de l’organisation des Ducks, on retrouve également le Drummondvillois Alex Dostie. À sa deuxième saison chez les professionnels, le talentueux attaquant de 21 ans a été cédé aux Gulls de San Diego, dans la Ligue américaine.
«Alex aurait peut-être aimé batailler plus longtemps pour un poste chez les Ducks, mais logiquement, il s’attendait à commencer la saison à San Diego. À présent, il doit reprendre confiance en ses moyens. L’an dernier, c’était la première fois de sa carrière qu’il ne produisait pas offensivement. Même dans la LHJMQ, il avait contribué offensivement à son année recrue», a fait observer Stéphane Pilotte.
Choix de quatrième ronde des Ducks en 2016, Dostie a obtenu 10 points (3-7) en 41 parties avec les Gulls durant la dernière campagne. L’ancien des Olympiques de Gatineau et des Islanders de Charlottetown a également disputé quelques matchs dans la ECHL.
«Comme il y a beaucoup de blessés dans l’organisation présentement, Alex doit saisir la chance qui s’offre à lui en début de saison. Il doit prendre sa place dans l’échiquier offensif des Gulls de façon claire et nette. Du talent, il en a à revendre, alors dans son cas, c’est vraiment une question de confiance. Il doit rebâtir la sienne et gagner celle des entraîneurs», a conclu Pilotte.