HOCKEY. Les joueurs des Voltigeurs risquent d’être au centre de l’attention lors du repêchage de la Ligue nationale de hockey (LNH), vendredi et samedi, au Centre American Airlines de Dallas.
Incroyable, mais pourtant vrai : le premier attaquant québécois, le premier défenseur québécois ainsi que le premier gardien québécois réclamés lors de ces deux journées pourraient provenir de l’organisation drummondvilloise. L’attaquant Joe Veleno, le défenseur Nicolas Beaudin et le gardien Olivier Rodrigue attendent cet événement avec excitation. À l’instar de leurs amis et coéquipiers Xavier Bernard, Nicolas Guay, Robert Lynch, Cédric Desruisseaux et Daniel Moody, ils vivront cette expérience en famille.
Considéré comme le meilleur espoir chez les gardiens nord-américains selon la centrale de recrutement de la LNH, Rodrigue pourrait être le premier homme masqué à être repêché cette année.
«Plus ça approche, plus l’excitation monte. Je veux profiter de chaque moment au maximum. C’est une expérience qui n’arrive qu’une seule fois dans une carrière. Ce sont des souvenirs qu’on va garder dans notre tête toute notre vie», a confié le gardien de 17 ans originaire de Chicoutimi.
Responsable du développement des gardiens chez les Oilers d’Edmonton, Sylvain Rodrigue sera présent aux côtés de son fils à Dallas. Cette saison, l’homme de hockey s’est retiré du département de recrutement de l’organisation albertaine.
«Mon père voulait éviter tout conflit d’intérêts. Il ne sera même pas assis à la table des Oilers. Il sera présent à Dallas en tant que mon père. Bien sûr, ce serait spécial d’être repêché par Edmonton. Ce serait différent d’être dirigé par mon père, mais je serais capable de vivre avec ça», a expliqué Rodrigue.
Il y a trois semaines, Rodrigue a eu un avant-goût du repêchage en participant au camp d’évaluation des meilleurs espoirs de la LNH à Buffalo en compagnie de Veleno, Beaudin et Bernard. Les joueurs des Voltigeurs ont d’ailleurs obtenu de bons résultats lors de ces tests physiques.
«C’est plusieurs tests en peu de temps, alors ce n’est pas facile. Somme toute, je suis satisfait de mes performances», a commenté Rodrigue.
Au cours de cette semaine, le jeune portier a rencontré les dirigeants de 26 équipes lors d’entrevues d’une vingtaine de minutes. «Ils nous connaissent déjà comme joueur de hockey sur la glace. En nous rencontrant en face à face, ils cherchent donc à en apprendre un peu plus sur notre personnalité», a expliqué Rodrigue.
De nature plutôt calme, Rodrigue a néanmoins eu de la difficulté à contrôler sa nervosité avant la première entrevue.
«Je ne savais pas trop à quoi m’attendre. En plus, l’anglais n’est pas ma langue première. Finalement, ils m’ont mis à l’aise et ça s’est bien passé. J’ai eu de bonnes entrevues», a révélé celui qui a terminé le processus en rencontrant les dirigeants des Canadiens de Montréal.
«Tout ce qui entoure les Canadiens, c’est spécial. J’ai grandi en les encourageant. Ça a cliqué avec certaines équipes, mais c’est dur de prédire où je vais me retrouver. Je n’ai aucune destination de préférence. Juste d’être repêché dans la LNH, c’est un rêve de jeunesse.»
Veleno reconnaissant envers son clan
Courtisé par plusieurs clubs, Joe Veleno a également vécu une semaine occupée à Buffalo.
«Ces rencontres sont différentes d’une équipe à l’autre. On peut sentir que certaines organisations t’aiment vraiment, mais ça reste difficile de deviner où tu vas être repêché. J’ai eu de bons meetings avec toute les équipes. Avec leurs questions, ils essaient de cerner quelque genre de personne tu es à l’extérieur du hockey. Tu dois juste rester naturel et donner ton opinion», a expliqué le jeune attaquant montréalais, qui s’est démarqué lors de certains tests physiques.
«Chaque fois que je passe des tests, j’essaie de faire de mon mieux. Je suis fier de montrer aux équipes que je suis en forme et que je suis prêt à passer à la prochaine étape.»
Figurant au huitième rang parmi les patineurs nord-américains, Veleno devrait entendre son nom être prononcé dès la première ronde, vendredi soir. Le jeune homme aux origines italiennes entend savourer cette expérience aux côtés de son clan, c’est-à-dire ses parents, son frère aîné, sa sœur cadette, ses cousins ainsi que ses amis.
«On va être une vingtaine de personnes! Ma famille était là à mes côtés depuis la première journée que j’ai commencé à patiner. Ils ont fait beaucoup de sacrifices au fil des ans. Ce sont eux qui m’ont guidé jusqu’ici et j’en suis reconnaissant», a confié Veleno, en soulignant l’influence de son cousin Michael Buonincontri, un attaquant de 24 ans qui évolue dans les rangs professionnels en Europe.
«J’ai toujours eu une bonne relation avec mes cousins. J’essayais de les battre chaque fois que je jouais avec eux dans la cour arrière. Michael m’a montré plusieurs choses. C’est un bon modèle pour moi.»
Le conseil de Steve Hartley
Côtoyant certains joueurs des Voltigeurs depuis quatre ans, soit à l’époque où il dirigeait les Grenadiers de Châteauguay, l’entraîneur-chef Steve Hartley fera le voyage au Texas pour vivre cette expérience aux côtés de ses protégés. L’homme de hockey a d’ailleurs tenu à leur livrer ce conseil.
«Le rang ou la ronde où tu vas être repêché, ce n’est pas important. Le plus important, c’est d’avoir le pied dans la porte, ne serait-ce qu’en obtenant une invitation pour un camp, puis de faire ton chemin jusque chez les pros. Plusieurs joueurs invités ont atteint la LNH. L’important, c’est de faire bonne impression auprès de l’équipe qui te donne une chance», a expliqué le fils de Bob Hartley.
«En Steve Bégin, nos joueurs ont un bon exemple de persévérance proche d’eux», a conclu le pilote des Voltigeurs.
Dans l’histoire des Voltigeurs, jamais plus de quatre joueurs n’ont été réclamés lors d’un même repêchage de la LNH (1988, 1991 et 1995). Ce record pourrait être égalé ou battu cette année, alors que huit joueurs sont admissibles à l’encan.