Les partisans des Voltigeurs de Drummondville pourraient, d’ici quelques années, avoir l’occasion d’encourager leur équipe favorite dans un tout nouvel aréna. Au cours des derniers jours, les dirigeants des Voltigeurs, avec le président Éric Verrier en tête, ont en effet rencontré les membres du comité exécutif de la Ville de Drummondville afin de leur présenter les grandes lignes d’un nouveau projet.
En plus du scénario initial, qui est sur la table depuis quelques années et qui consiste à agrandir le Centre Marcel-Dionne notamment en y ajoutant 1000 sièges, l’état-major des Voltigeurs a soumis une deuxième proposition aux élus municipaux. Il s’agit de la construction d’un tout nouvel amphithéâtre d’environ 5000 places dans lequel les Voltigeurs pourraient évoluer dès la saison 2014-2015.
Si les succès phénoménaux de l’équipe à la billetterie constituent le principal argument des Voltigeurs (le club drummondvillois a établi un nouveau record en attirant plus de 95000 spectateurs la saison dernière, faisant grimper le taux d’occupation du Centre Marcel-Dionne à près de 98 %), Éric Verrier a tenu, dans une entrevue exclusive accordée au www.journalexpress.ca, à faire valoir le caractère collectif de ce projet.
«La popularité de notre équipe est bien sûr un aspect important dans ce projet, mais il faut voir au-delà des Voltigeurs. Actuellement, il y a un manque criant d’heures de glace à Drummondville. Et si je regarde ne serait-ce qu’un peu en avant, il est clair qu’en raison de la croissance de la population, les besoins iront sans cesse en grandissant», a lancé le président des Voltigeurs.
Bref, pour Éric Verrier, l’option de l’agrandissement du Centre Marcel-Dionne, un édifice de propriété municipale datant de 1963, s’avère de moins en moins une solution optimale.
«Si on se contente d’ajouter des sièges à l’aréna actuel, ça ne règle pas le problème des heures de glace. Ce ne serait pas non plus l’idéal pour recevoir des compétitions de grande envergure. En fait, on serait limité à divers chapitres, notamment en ce qui a trait aux espaces de stationnement. Bref, il y a des limites à faire du neuf avec du vieux. C’est pourquoi on a décidé d’élaborer ce deuxième scénario. On a lancé cette piste de solution aux élus. Maintenant, la balle est dans leur camp», a-t-il laissé entendre.
Durant cette rencontre avec le comité exécutif de la Ville de Drummondville, Éric Verrier a lancé un message bien particulier à l’intention de la mairesse Francine Ruest Jutras et de ses collègues.
«J’ai soulevé que si, en 1961, le conseil municipal de l’époque n’avait pas fait preuve de vision en prenant la décision de construire le Centre civique (devenu plus tard le Centre Marcel-Dionne), on ne serait pas assis ensemble aujourd’hui pour discuter de ça. Pourtant, à ce moment-là, il n’y avait pas d’utilisateurs garantis pour cette infrastructure. Mais sans cet aréna, les Rangers de Drummondville ne seraient jamais nés, puis il n’y aurait pas eu les Sabres non plus. Et les Voltigeurs n’auraient jamais existé», a raconté celui qui a grandement contribué à la spectaculaire relance des Voltigeurs depuis qu’il a été nommé à la tête de la concession, en 2004.
Au cours des prochaines semaines, le conseil municipal de Drummondville se penchera donc sur le projet des Voltigeurs. Une deuxième rencontre entre les dirigeants de l’équipe et ceux de la Ville est prévue en septembre prochain.
«On s’est donné un délai, mais on ne se met pas de pression non plus. On aimerait qu’il y ait une prise de position commune d’ici la fin de l’année 2010», a précisé Éric Verrier.
«Puis, si on décide d’aller de l’avant avec le projet du nouvel aréna, on aimerait se donner un horizon de cinq ans, a-t-il ajouté. Pour cela, il faudrait que le montage financier se fasse dès 2011. Ça permettrait d’entreprendre la construction quelque part en 2012. Idéalement, l’aréna serait prêt pour 2014-2015.»
Selon la vision des Voltigeurs, le nouvel aréna compterait au moins 5000 places assises. Cette capacité permettrait alors à Drummondville de recevoir de grands événements sportifs. On sait que l’organisation des Voltigeurs caresse de plus en plus l’idée d’accueillir le championnat canadien de hockey junior, le prestigieux tournoi de la Coupe Memorial. Mais fidèle à ses habitudes, Éric Verrier voit maintenant encore plus grand.
«Avec un aréna de 5000 places, les possibilités seraient désormais très nombreuses. Je pense à la Coupe Memorial, mais aussi au Défi mondial de hockey junior A, au Défi mondial des moins de 17 ans ou encore au championnat du monde de hockey des moins de 18 ans. C’est sans compter qu’on pourrait aussi accueillir des compétitions importantes en patinage de vitesse, en patinage artistique ou même dans le cadre des Jeux du Québec», a-t-il lancé.
«En somme, ce n’est pas seulement le projet des Voltigeurs, même si c’est nous qui l’amenons, a-t-il insisté. C’est un projet qui se veut collectif et dont la Ville de Drummondville serait le maître d’œuvre. Quant à nous, on est prêts à collaborer à plusieurs niveaux. Au-delà de l’aspect financier, on est aussi prêts à s’investir en temps afin de rallier les intervenants nécessaires autour de ce projet.»
En ce qui a trait aux coûts du projet, Éric Verrier estime qu’il est encore trop tôt pour entrer dans ces détails… même si, devant l’insistance de l’auteur de ces lignes, il laisse finalement tomber un montant.
«On n’a pas encore engagé des professionnels pour évaluer les coûts du projet. Mais si je me fie à ce qui s’est fait ailleurs, notamment le Centre Bionest à Shawinigan, qui compte 4000 places, j’estime que notre projet devrait s’élever à environ 35 ou 38 millions $», a-t-il laissé entendre.
Quant au financement, il y a tout lieu de croire que le projet s’inscrirait dans le cadre d’un partenariat entre les Voltigeurs, la Ville de Drummondville et les deux paliers de gouvernements supérieurs.
Enfin, aucun endroit n’a encore été fixé pour l’emplacement du nouvel amphithéâtre.
«Il suffit de regarder la carte de Drummondville pour constater qu’il y a plusieurs possibilités, a souligné Éric Verrier. Je ne crois toutefois pas que ce sera un facteur déterminant dans la décision d’aller de l’avant ou non avec ce projet.»
Francine Ruest Jutras
Jointe par le www.journalexpress.ca, la mairesse de Drummondville, Francine Ruest Jutras, s’est montrée ouverte à la nouvelle proposition des Voltigeurs.
«Bien que nous ayons récemment investi pour une deuxième patinoire à l’Olympia Yvan-Cournoyer, il manque encore de temps de glace à Drummondville. Il y a encore des besoins. Au cours des prochaines semaines, cette question sera débattue au sein du conseil», a exprimé la première magistrate, laissant entendre qu’il s’agirait d’un beau projet à réaliser avant son retrait de la vie politique.
«Si nous décidons d’investir, l’offre sportive serait alors des plus complètes à Drummondville», a-t-elle terminé, en faisant référence au Centre multisport.