Les partisans des Voltigeurs qui rêvaient d’encourager leurs favoris dans un nouvel amphithéâtre ultramoderne devront en faire leur deuil. La Ville de Drummondville entend plutôt aller de l’avant avec un projet de réaménagement et d’agrandissement du Centre Marcel-Dionne s’élevant à 26 M $ ainsi que l’ajout d’une quatrième glace sur son territoire. Du coup, elle écarte la construction d’un aréna de 5000 places, une idée lancée par les Voltigeurs en 2010.
Après avoir pris connaissance des différentes études de faisabilité commandées par le conseil municipal précédent, le nouveau maire Alexandre Cusson et ses collègues ont fait leurs choix. Leurs intentions ont été dévoilées en conférence de presse, mercredi, à l’hôtel de ville, en présence de représentants des principaux utilisateurs de l’aréna de la rue Cockburn.
«On en est venu à la conclusion que la rénovation du Centre Marcel-Dionne est un projet réaliste et que l’ajout d’une quatrième glace est un besoin réel et urgent à Drummondville. On a donc pris la décision d’écarter définitivement la construction d’un nouvel amphithéâtre. Ce projet nous apparait inatteignable à moyen terme pour des raisons financières. Il faut savoir qu’on a d’autres projets sur la table, que ce soit la bibliothèque, la promenade des Voltigeurs ou encore la modernisation de notre usine traitement des eaux», a expliqué Alexandre Cusson, qui a longtemps fait partie de l’organisation des Voltigeurs.
«Maintenant qu’on a deux dossiers bien distincts devant nous, on souhaite passer à l’étape pratique : celle du montage financier», a-t-il poursuivi.
D’une part, le projet de réaménagement majeur du Centre Marcel-Dionne, un édifice construit en 1963, s’élève à 26 M $.
«Il est normal qu’un édifice bâti il y a plus de 50 ans commande aujourd’hui des investissements majeurs, mais raisonnables. Outre le remplacement de la dalle de béton en 2008, aucune rénovation majeure n’y a été effectuée. À l’intérieur d’un horizon de cinq ans, des investissements de 10 M$ s’imposaient de toute façon, simplement pour maintenir ses actifs en bon état, ce qui est de la responsabilité des élus. Par ailleurs, on estime qu’avec une somme de 16 M$ de plus, on pourrait réaménager le Centre de fond en comble», a indiqué le maire.
Une capacité de 3901 places
Alexandre Cusson a fait savoir qu’il est prévu de transformer le Centre Marcel-Dionne du tout au tout, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Échelonnés sur trois ans, soit 144 semaines réparties entre les saisons de hockey afin de ne pas nuire aux activités des Voltigeurs, ces travaux s’amorceraient à l’été 2015 ou 2016. Ils feraient passer la capacité de l’aréna de la rue Cockburn à 3901 places assises, une augmentation de 873 places comparativement aux 3028 sièges actuels. La majeure partie de cet agrandissement se ferait par l’ajout d’une toute nouvelle section du côté de l’entrée de la resurfaceuse, mais aussi par l’ajout de dix nouvelles loges à chaque extrémité de l’aréna ainsi qu’une deuxième passerelle. Le hall d’entrée de l’édifice serait complètement réaménagé.
De plus, ces travaux permettraient à l’aréna de respecter les normes techniques de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, notamment par un agrandissement de dix pieds de la patinoire et le déplacement des bancs des joueurs. Par ailleurs, de nouveaux vestiaires seraient ajoutés tandis que le restaurant serait déménagé. C’est sans compter que la Ville devra se pencher sur différents scénarios concernant l’ajout d’espaces de stationnement, un aspect qui n’était pas inclus dans les études.
«Ce projet vise à répondre aux normes actuelles dans tous les domaines. Le visiteur ne devrait pas avoir l’impression de visiter un vieil édifice rénové, puisque l’intégration des ajouts se ferait de façon harmonieuse et créerait une nouvelle identité pour le Centre», a précisé M. Cusson.
C’est la firme d’architectes Faucher, Leclerc, Gauthier, en consortium avec la firme d’ingénieurs Pluritec, qui a préparé les aspects techniques de ce projet. «Pour le moment, ce n’est toutefois pas un plan définitif. On parle plutôt d’un avant-projet qu’on soumettra aux utilisateurs de l’aréna.»
De 300 à 1500 places
En ce qui a trait à la quatrième glace, le coût de ce projet dépendra du nombre de places qui la ceintureront et l’endroit où elle sera érigée.
«Il faudra en discuter avec nos partenaires. On parle d’un centre récréatif de 300 à 1500 places. On souhaite que ce dossier avance rapidement en raison des besoins criants. C’est une priorité pour le conseil. Il sera toutefois impossible de la construire d’ici les Jeux du Québec, qui auront lieu dans à peine un an», a fait savoir M. Cusson.
On sait que malgré l’ajout d’une nouvelle glace à l’Olympia Yvan-Cournoyer en 2007, les besoins en heure de glace ont augmenté de 52 % entre 2006 et 2011. La Ville doit même louer des heures de glace à Saint-Cyrille pour tenter de satisfaire toutes les clientèles.
Montage financier
Afin de réaliser ces deux projets, les élus de Drummondville devront auparavant prévoir un montage financier qui tienne compte de toutes les formes d’aide possibles, dont celles des deux paliers de gouvernement.
«La Ville ne fera pas un chèque de 26 M$! Il n’est pas question de faire supporter tout ce poids aux contribuables drummondvillois. On veut aller chercher du financement tant du côté de Québec que d’Ottawa. D’ailleurs, on a déjà informé le ministre régional [Yves-François Blanchet] de notre projet. On sait que plusieurs programmes fédéraux partent de Québec. On va aussi s’asseoir avec les utilisateurs de l’aréna. Certains pourraient vouloir contribuer», a affirmé Alexandre Cusson, en faisant bien sûr référence aux Voltigeurs et au Drummondville Olympique.
«On veut commencer ces deux projets le plus rapidement possible, mais on va y aller prudemment, une étape à la fois», a conclu le maire de Drummondville.
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