HOCKEY. Dix ans plus tard, Guillaume Latendresse est de retour là où tout a commencé. Entouré de sa famille, dont ses deux enfants, il est devenu le huitième immortel dans l’histoire des Voltigeurs, samedi soir, au Centre Marcel-Dionne, dans le cadre des festivités entourant le 35e anniversaire du club.
Fier et ému, Latendresse a vu son chandail numéro 22 rejoindre celui de son ancien coéquipier Derick Brassard au plafond du vétuste aréna de la rue Cockburn. Le jeune homme de 29 ans n’a pu contenir ses larmes en remerciant ses parents pour leurs efforts et son frère Olivier, un exemple pour lui. Évoluant en Autriche, l’attaquant de 30 ans n’a pu se déplacer pour l’occasion, mais pas moins de 80 membres du clan Latendresse étaient réunis dans les gradins.
Une fois de plus classique et très réussie, la cérémonie organisée par les Voltigeurs a permis aux partisans de démontrer leur amour envers Latendresse. À un certain moment, la foule s’est mise à scander «Gui! Gui! Gui!», comme à la belle époque. «Ça a été une chance d’avoir des partisans en or comme vous. Je me sens chez nous à Drummondville», a répondu Latendresse, qui a reçu des félicitations de quelques personnalités par l’entremise d’un hommage vidéo.
En entrevue avant la cérémonie, Latendesse n’avait pas caché son excitation. «Je me sens vraiment choyé. Les Voltigeurs, c’est le premier tremplin que j’ai eu dans ma carrière. Les gens ici ont été tellement généreux. C’était spécial de jouer dans cet amphithéâtre.»
Celui qui est devenu analyste à RDS s’est déclaré fier d’avoir contribué à la relance de la concession durant sa carrière, entre 2003 et 2006. Après être passés bien près de déménager au tournant du millénaire, les Voltigeurs ont remporté la coupe du Président en 2009.
«Quand je suis arrivé, c’était plus difficile, mais aujourd’hui, les Voltigeurs sont une organisation quasiment de niveau professionnel. Je retire une fierté d’avoir fait partie de ce vent de renouveau avec mes coéquipiers», a affirmé Latendresse, en se distant touché par la présence d’une quinzaine d’anciens coéquipiers, dont Frédéric St-Denis, Louis-Philippe Martin et Kevin Mailhot.
Apprendre dans l’adversité
De quelle façon les Voltigeurs ont-ils changé la vie de Guillaume Latendresse?
«À tous les niveaux! Quand je suis arrivé ici, c’était la première fois que je rencontrais de l’adversité, que j’étais challengé. Mon premier camp a été difficile, tout comme mon retour à 18 ans, alors que j’étais passé près de rester avec le Canadien. Mon passage ici m’aura appris à faire face à l’adversité et à travailler en équipe. C’est pourquoi je trouve que c’est un sport exceptionnel. Car si tu travailles en équipe, même après ta carrière, tu vas avoir du succès.»
Sa participation au championnat mondial junior en 2006 aura également été un moment difficile. «Je devais jouer sur le premier trio, mais je me suis retrouvé sur le quatrième. Aujourd’hui, avec le recul et la maturité, je suis fier de la façon dont j’ai réagi. Je suis resté positif et j’ai trouvé des façons d’aider les gars. Même si ça n’a pas été parfait, cette médaille d’or m’a appris beaucoup.»
Confronté à des critiques tout au long de sa carrière, tant dans les rangs juniors que dans la Ligue nationale, Latendresse assure bien composer avec cette pression. «Ça fait partie du hockey. Peu importe ce que tu fais, quelqu’un va te critiquer. C’est facile à faire dans notre salon ou derrière l’ordinateur sans avoir joué. Même certains amis ne comprennent pas à quel point le junior majeur est un niveau relevé. Je vis bien avec ça : c’est pourquoi je me suis lancé dans le coaching.»
Aujourd’hui devenu entraîneur-chef dans le circuit midget AAA, Latendresse se sert d’ailleurs de son expérience dans le hockey junior pour conseiller ses joueurs. «Je leur répète que si tu veux jouer au hockey, tu dois continuer d’avancer à travers l’adversité.»
Parmi ses plus beaux souvenirs, Latendresse a identifié la rivalité contre les Cataractes et les Tigres. Il estime d’ailleurs que ça manque au hockey d’aujourd’hui. «Le hockey junior a changé. Le stuff de junior, ça n’existe plus, mais j’aimerais ça que ça reste. Quand les entraîneurs préparent un affrontement dans les médias une semaine à l’avance, ça amène une autre dynamique. Il y a plus d’intensité dans les matchs, une petite étincelle qui élève le jeu d’un cran. Ça rend tout le monde meilleur, parce que tout le monde affronte plus d’adversité», a conclu le héros de la soirée.