COURSE AUTOMOBILE. Le Drummondvillois Yan Bussière a mis la touche finale à sa saison de courses de stock-car sur terre battue en participant aux fameuses finales mondiales des World of outlaws, la fin de semaine dernière, à Charlotte, en Caroline du Nord.
Réunissant les gros noms de la terre battue dans les trois meilleures séries en Amérique du Nord, cet événement attire des milliers de spectateurs chaque année. En action chez les gros blocs modifiés de la série Super Dirtcar, Bussière a terminé en 22e position lors des deux finales auxquelles il a pris part. Steve Bernard, de Granby, était le seul autre Québécois en piste.
«Les finales mondiales, c’est trois grosses journées de courses. Tous les meilleurs pilotes sont là. Courir contre ses idoles de jeunesse comme Danny Johnson ou Brett Hearn, c’est un sentiment spécial. Ce sont des gars que j’allais voir en mobylette quand j’étais jeune», a raconté le promoteur de l’Autodrome Drummond.
Lors de la première finale, le pilote de 46 ans se battait pour une place dans le top trois lorsqu’il a été victime d’une malchance pendant une relance au septième tour. «Le cap de la roue droite a défoncé et la voiture s’est mise à vibrer. Je n’étais plus capable de performer. Je suis rentré aux puits et je suis reparti à l’arrière du peloton. C’est une déception, parce que la voiture était compétitive. J’y croyais vraiment», a expliqué Bussière.
Lors de la seconde finale, Bussière a dû passer par la qualification de la dernière chance pour obtenir sa place. «C’était une course pas facile, mais j’ai réussi à finir troisième pour me qualifier pour la grosse finale. Je partais toutefois en 24e place. Je n’avais pas la meilleure voiture et je n’ai pas été capable de monter les échelons», a relaté Bussière, qui prenait part à ce prestigieux rendez-vous pour la troisième année consécutive.
«Il y a une année où ma voiture a eu un ennui de moteur. L’autre fois, je m’étais qualifié pour la finale avec un petit bloc. C’était un exploit en soi. Maintenant, je commence à mieux connaître la piste. Tout se passe le vendredi soir. C’est là que tu peux faire les bons ajustements et obtenir de bons résultats en qualifications.»
Selon Bussière, quelques ingrédients sont indispensables pour rivaliser avec les meilleurs pilotes des États-Unis et du Canada. «Ça prend non seulement une bonne voiture et un bon moteur, mais aussi beaucoup d’expérience. Pour des Québécois, ce n’est pas évident de rivaliser avec le budget des équipes américaines. Ce sont des professionnels tandis que nous sommes des passionnés.»
Coursant depuis maintenant 18 ans chez les modifiés, Bussière dit s’instruire encore tous les jours. À Charlotte, il a d’ailleurs beaucoup appris au contact des meilleurs pilotes. «Tant que tu n’arrives pas au bout de son sport, il y a encore du challenge. Les choses évoluent tellement vite dans ce milieu-là, que ce soit au niveau de la suspension, des pneus ou de la mécanique. Les pros peuvent te partager leurs trucs. Ce sont des petits détails, mais qui font toute la différence dans une course. Par exemple, j’ai appris que je dois utiliser des caps de roue en aluminium et non pas en plastique pour éviter que la glaise s’accumule dessus.»
Maintenant qu’une autre saison de course est terminée, Bussière s’accordera un repos bien mérité. Il participera à une course au mois de février, en Floride, où il a décroché une huitième position l’an dernier.
«Un monument à Drummondville»
Préparant déjà la 69e saison de courses à l’Autodrome Drummond, Yan Bussière a récemment effectué des travaux qui ont permis d’ajouter quatre pouces de glaise sur la piste du boulevard Saint-Joseph.
«Ça va nous permettre d’avoir plus d’adhérence sur la piste. Le spectacle va s’en trouver amélioré», a expliqué le pilote-promoteur, en rappelant que plus de 40 000 spectateurs ont assisté aux programmes de courses de l’Autodrome Drummond la saison dernière.
«Il y a eu seulement trois annulations à cause de la pluie. Les gros shows ont tous eu lieu. C’est ce qui nous tient en vie», a souligné celui qui est à la tête du circuit drummondvillois depuis maintenant 14 ans.
Alors que des pistes de stock-car ont été vendues ou fermées ces dernières années, notamment à Saint-Eustache où le bruit a été pointé du doigt, l’Autodrome Drummond demeure ancré dans le paysage sportif local depuis 1951. La doyenne des pistes au Canada pourrait-elle subir un sort semblable?
«Je pense qu’on a le respect des citoyens et de la Ville. Le bruit ne semble pas trop déranger, même si on ne peut pas plaire à tout le monde. On a toujours respecté le règlement sur le bruit après 23 h, sauf à une reprise où on a eu une amende en septembre dernier. Je pense que les gens sont conscients qu’on attire plusieurs spectateurs qui consomment dans les commerces de la région. Après 68 ans, l’Autodrome est rendu un monument à Drummondville», a conclu Yan Bussière.