Pour le maire Alexandre Cusson, il est clair que le premier ministre Couillard ne comprend pas les enjeux régionaux en matière de santé pour dire haut et fort «qu’il ne serait pas dans l’intérêt du CDQ d’avoir son propre CIUSSS».
En entrevue avec L’Express, lundi midi, le maire a indiqué qu’il n’a pas été surpris en apprenant les propos de Philippe Couillard, lequel réaffirmait ainsi son refus d’accorder un CIUSSS à la région du Centre-du-Québec, malgré les pressions qui se sont multipliées à cet effet depuis l’an dernier.
«Ça me parait un peu particulier que notre région n’ait pas son propre CIUSSS alors que toutes les régions ont leur propre CIUSSS», répétait encore une fois le maire, qui a déjà réclamé un CIUSSS uniquement le CDQ.
Et ce n’est pas l’argument du premier ministre, qui considère que les patients d’un côté du fleuve sont traités de l’autre côté et cheminent de part et d’autre du fleuve qui le convaincra de la pertinence de la décision du ministre Barrette. Un argument faible qui s’applique davantage à Montréal, croit-il. «C’est la réponse de quelqu’un qui ne connaît pas tous les dossiers de la région», souligne M. Cusson.
«On énonce des principes qui ne semblent pas s’appliquer pour le reste du Québec, surtout quand on dit qu’on veut parler des régions et qu’on dit qu’une région n’a pas avantage à avoir son CIUSSS.»
«C’est comme si on (le CDQ) avait une utilité qu’en terme de masse critique», poursuit-il. M. Cusson rappelle qu’en ajoutant le Centre-du-Québec, la région de la Mauricie est parvenue à obtenir le plus gros CIUSSS de la Belle Province.
En voyant sa région privée d’un tel regroupement de services, il se montre inquiet de la diversité de l’offre de services qui sera effective pour l’avenir. «Au-delà du CIUSSS, je veux qu’on me démontre qu’on va maintenir les services de santé que l’on a déjà et qu’on va développer de nouveaux services. On est l’une des régions où il y a le plus de croissance au Québec», martèle le maire.
Comité de vigie sur la santé
C’est d’ailleurs ce qui l’a convaincu de rassembler des décideurs locaux pour créer une vigie sur la santé. Le comité réunira des représentants des secteurs des affaires, communautaire, médical et politique.
Leur première rencontre se tiendra au courant de la semaine et la nouvelle équipe en profitera pour déterminer de façon plus précise le mandat du comité de la vigie, dont le but est d’abord et avant tout de maintenir et de développer l’offre de services en santé à Drummondville, justement.
Le dévoilement des membres du comité fera l’objet d’une conférence de presse au cours des prochains jours.
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