Cascades se dote d’une centrale thermosolaire

Cascades se dote d’une centrale thermosolaire
Sur le terrain voisinant Boralex

KINGSEY FALLS. (Hélène Ruel) Après l’eau, le vent, voilà qu’avec ce projet d’une centrale thermosolaire chez Cascades, le Québec vient de faire une nouvelle avancée dans le domaine des énergies vertes, a dit le ministre Pierre Arcand. Cascades fait la preuve, a-t-il souligné, que l’on peut allier responsabilité environnementale et développement économique.

Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles a tenu à être présent à la pelletée de terre annonçant la création d’un système de concentrateurs solaires paraboliques, centrale qui se construira cet été dans le voisinage immédiat de Boralex.

Il s’agirait d’une première mondiale dans le secteur des pâtes et papiers, a souligné le ministre, certainement d’une première au Québec dans le secteur industriel.

Le ministre a annoncé une contribution de 463 500 $ en provenance du programme Technoclimat pour un projet nécessitant des investissements totaux de 1 073 830 $.

Même Gaz Métro a versé une contribution de 76 000 $, alors que la nouvelle centrale permettra à Cascades de réduire de 140 000 mètres cubes sa consommation annuelle de gaz naturel, a précisé Mario Plourde, président et chef de la direction de Cascades. La porte-parole de Gaz Métro, Séphanie Trudeau, a souligné que par l’octroi d’une aide financière, l’entreprise démontrait qu’elle était bien plus qu’un fournisseur de gaz naturel, mais qu’elle était aussi un fournisseur d’énergies.

Ce projet s’ajoute à tous les autres ayant permis à Cascades de réduire sa consommation d’énergies non renouvelables et ses émissions de gaz à effet de serre. Le prochain lui permettra de réduire de 265 tonnes ses émissions de CO2 annuellement, comme si on retirait quelque 80 voitures de la circulation.

M. Plourde a annoncé que d’ici 2015, Cascades visait abaisser à 10,6 GJ/an sa consommation d’énergie par tonne métrique de produits vendables, elle qui se trouve déjà à 11,34, bien loin de la moyenne de l’industrie canadienne qui tourne autour de 24.

La compagnie Rackam construira cette centrale au cours de l’été. Son président, Mathieu Chagnon, a expliqué qu’il s’agissait d’aligner vingt rangées de concentrateurs paraboliques qu’on reliera au réseau souterrain de Cascades.

La particularité du système, c’est qu’il ne génère pas d’électricité, a expliqué M. Chagnon, mais qu’il fournit de la chaleur afin de chauffer l’eau et générer la vapeur dont on a besoin pour sécher le papier, a renchéri Mario Plourde. On pourra faire passer de 106 à 118 degrés Celsius la chaleur de l’eau pressurisée.

Ce projet avec Cascades pourrait donner un élan à l’entreprise Rackam. Il s’agit d’ailleurs du plus important contrat que décroche l’entreprise de Sherbrooke. Ce système pourrait lui servir de vitrine à l’étranger, son savoir-faire pouvant s’exporter, a spécifié M. Chagnon. L’entreprise a des projets avec des clients industriels du Portugal, du Brésil, des États-Unis, l’Europe et l’Afrique sont également dans la mire de Rackam.

M. Chagnon a précisé que 80% des matériaux utilisés pour construire la centrale provenaient du Québec, que les capteurs étaient «propres» puisque leurs composantes étaient recyclables, récupérables ou réutilisables au terme de la vie utile du système.

Si la construction de la série de concentrateurs nécessitera une quinzaine de travailleurs, son exploitation sera confiée aux gens de Boralex.

Quelques données

Le ministre Arcand a rappelé que le Québec s’était donné un objectif de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport aux données de 1990.

Il en faudra d’autres, des projets comme ceux de Cascades, pour atteindre l’objectif a souligné le ministre, puisqu’en 2012, le Québec avait réussi à réduire de 6,8% ses émissions de gaz à effet de serre.

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