Le Centre collégial d’expertise en gérontologie mènera une étude

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Par Emmanuelle LeBlond
Le Centre collégial d’expertise en gérontologie mènera une étude
Nathalie Mercier, directrice du Centre collégial d’expertise en gérontologie du Cégep de Drummondville. (Photo : gracieuseté)

DOSSIER. Le visage de la clientèle qui fréquente les résidences pour aînés (RPA) va-t-il changer au Québec? Le Centre collégial d’expertise en gérontologie du Cégep de Drummondville (CCEG) se pose la question et entend mener une étude à ce sujet au cours des prochains mois.

Un an après la pandémie, il y a lieu de se poser la question, les familles étant nombreuses à s’interroger sur les options d’habitation qui concernent notamment la clientèle des personnes âgées.

«Les personnes qui sont autonomes veulent rester de plus en plus longtemps dans leur maison. Quand celle-ci deviendra trop grande ou qu’elle sera trop complexe à entretenir, ils vont penser à d’autres alternatives. Les maisons intergénérationnelles font partie des options tout comme les résidences pour personnes aînées», indique Nathalie Mercier, directrice du CCEG.

Celle-ci n’a d’ailleurs que des bons mots concernant la cohabitation intergénérationnelle. Quand plusieurs générations partagent le même toit, la magie opère.

«Ça permet de rompre le fossé qu’on retrouve d’une génération à l’autre. Ça permet à l’un et l’autre de mieux se connaître, tout en profitant de l’expertise mutuelle», explique-t-elle, en précisant que des bienfaits sont observés autant chez les jeunes que les personnes âgées.

À ce propos, le CCEG, qui regroupe une douzaine de chercheurs spécialisés en gérontologie, entend au cours des prochains mois vérifier l’impact de la pandémie sur la clientèle qui réside actuellement dans les résidences pour aînés.

«Si nous obtenons une subvention, nous serons plus à même de vérifier si les périodes de confinement ont engendré des variations sur le taux d’occupation des résidences pour aînés, qui répondent aux besoins de plusieurs familles», a expliqué Mme Mercier.

Afin d’illustrer son propos, cette dernière raconte l’expérience vécue par son père. «Il est âgé de 89 ans et il habite à Trois-Rivières, là où il y a eu plusieurs périodes de confinement. Il y a environ un an, il a vendu sa maison pour habiter en RPA. Il était content de son choix. Malheureusement, les périodes de confinement qu’il a vécues lui ont causé beaucoup d’anxiété et ça l’a mené à quitter la RPA pour retrouver un peu de liberté et faire ses marches quotidiennes.»

C’est cet exemple qui motive le centre de recherche à pousser la réflexion en menant une étude et en s’associant à un groupe de résidents pour récolter des témoignages.

Contrer l’isolement social

Aux yeux du centre de recherche, l’interaction sociale est la pierre angulaire de l’espérance de vie. «La cohabitation intergénérationnelle aide l’aîné à rester en santé. Il y a des aînés qui vont dépérir en étant isolés contrairement aux aînés qui vivent dans une maison intergénérationnelle. On parle d’un lien filial. On est avec la famille.»

L’isolement social peut avoir un impact négatif sur le bien-être, la satisfaction des besoins des aînés et leur qualité de vie. La solitude n’est pas seulement une question de santé mentale, mais aussi de condition physique, soutient Mme Mercier.

Rappelons que l’isolement a été identifié comme faisant partie des facteurs de risques tels que le tabagisme et l’alcoolisme. Il serait plus dangereux que le manque d’activité physique ou l’obésité.

Toujours dans l’action, le CCEG a différents projets sur la table, afin de tirer profit de la richesse de chacune des générations.

Rappelons que le Centre collégial d’expertise en gérontologie du Cégep de Drummondville a pour mission de réaliser des recherches appliquées, des projets, des formations et de l’aide technique, en innovant ensemble, chercheurs, enseignants, étudiants, personnes aînées et membres des organisations.

C’est le seul centre de recherche appliquée en gérontologie de niveau collégial au Canada.

 

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